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la république rendit les relations encore plus difficiles. Lorsque, le 24 mai 1873, Thiers mis en échec eut donné sa démission, la minorité de gauche se retira et 390 voix de droite portèrent le maréchal de Mac-Mahon à la présidence. Le 20 novembre suivant, l’Assemblée décida de fixer à sept ans la durée du mandat présidentiel, chiffre qui fut confirmé par la Constitution de 1875.

D’après la constitution le chef de l’État est élu par le Sénat et la Chambre des Députés réunis en congrès ; il est rééligible ; il a la faculté de provoquer une nouvelle délibération pour les lois déjà votées ; d’accord avec le Sénat, il peut dissoudre la Chambre ; il communique avec les sénateurs et les députés par voie de message et préside le Conseil des ministres. Le maréchal de Mac-Mahon qui, à la différence de son prédécesseur, ne faisait point partie de l’Assemblée nationale au moment de son élection, n’eut pas la tentation d’y paraître. Aussi bien, dès le début de 1876, cette Assemblée se trouva remplacée par le Sénat et la Chambre des Députés prévus par la constitution[1]. Au cours de sa présidence, le maréchal fit amplement usage de ses prérogatives mais ne les outrepassa guère. En prononçant, le 16 mai 1877, la dissolution de la Chambre, il exerçait un droit. Ce fut la pression électorale formidable opérée par le cabinet de droite appelé par lui au pouvoir qui donna à la mesure prise l’aspect d’un véritable coup d’État. Le pays ayant, malgré cette pression,

  1. Il est devenu de règle que le chef de l’État, sitôt élu, donne sa démission de sénateur et de député. Mais rien n’empêcherait le Congrès d’élire à la présidence un non-parlementaire. La droite a plusieurs fois voté pour des généraux.