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« concentration ». Les seconds ont été plus nombreux que les premiers, ce qui est naturel, étant issus d’assemblées politiques où l’homogénéité complète n’était pas de règle. La concentration s’est faite en général entre républicains et radicaux. À partir de l’entrée d’A. Millerand dans le cabinet Waldeck-Rousseau en 1899, les socialistes y ont parfois participé. Le cabinet dit du 16 mai (1877), présidé par le duc de Broglie, fut le dernier qui ait tenté de s’appuyer exclusivement sur la droite réactionnaire. À plusieurs reprises, la droite libérale fut conviée à appuyer des cabinets modérés, tels les cabinets Rouvier (1887) et Casimir-Périer (1893) et surtout le cabinet Méline (1896-1898). Ch. Floquet, fut, en 1888, le premier président du Conseil radical ; la plupart de ses collègues appartenaient à ce parti. À dater de ce moment, les radicaux dominèrent fréquemment dans la composition des cabinets.

L’instabilité ministérielle a paru excessive et elle l’a été évidemment ; il faut noter toutefois que certains portefeuilles sont demeurés longtemps dans les mêmes mains et que d’autres s’y sont retrouves à différentes reprises. Le duc Decazes a passé quatre années consécutives aux Affaires étrangères, A. Ribot trois, G. Hanotaux quatre, Th. Delcassé sept, S. Pichon cinq ; Ch de Freycinet a été cinq fois ministre de la Guerre ; Jules Ferry est revenu trois fois à l’instruction Publique, M. Bouvier et J. Méline plusieurs fois aux Finances et à l’Agriculture dont ils étaient en quelque sorte des spécialistes. Des cabinets entiers ont eu de longues durées. Les cabinets Jules Ferry, Méline, Waldeck-Rousseau, Combes, Clemenceau ont atteint leur troisième