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de l’État, enfin visite de Guillaume ii à Tanger, tension franco-allemande et conférence d’Algésiras. Or, les craintes du ministre se trouvèrent vaines. L’étonnement fut général. Le pays ne dessina ni retour en arrière, ni appel au collectivisme. Il maintint, en l’accentuant, sa confiance au parti néo-radical que Waldeck-Rousseau avait créé, peut-être inconsciemment, pendant son passage au pouvoir.

Ni en 1910 ni en 1914 le pays ne se déjugea. La législature de 1906-10 engloba la « dévolution » des biens ecclésiastiques, le vote de l’impôt sur le revenu, la grève postale et l’incident de Casablanca ; celle de 1910-1914, la grève des chemins de fer, l’incident d’Agadir, le traité franco-allemand, et, en face de l’attitude de plus en plus aggressive de l’Allemagne, le rétablissement du service de trois ans. Ces événements et ces difficultés graves furent envisagés et solutionnés par les radicaux d’une façon qui répondait semble-t-il au vœu de la majorité car, à la veille de la guerre, cette majorité leur demeurait fidèle.

Les partis politiques sous la République, ont assez souvent changé de noms et d’étiquette mais si on analyse leurs programmes et le détail de leur évolution, on constate qu’ils doivent être ramenés à quatre groupes principaux : réactionnaires, progressistes, ralliés et socialistes.

Il convient de grouper sous le nom de réactionnaires : les royalistes, les impérialistes, les nationalistes entre lesquels un désir commun de réaction politique ou religieuse fut le seul lien véritable. La courbe de ce parti est dessinée par le plus ou moins d’intransigeance apportée à servir sa cause. Cette intransigeance s’est manifes-