Page:Notre France - Coubertin.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
182
notre france

çaise aux sons de la Marseillaise jouée par les élèves de ses écoles, tint à l’amiral et à ses officiers un langage de bon sens et d’énergie en faveur de l’adhésion des catholiques à la République. On ne put douter que l’éminent prélat n’eût parlé non seulement en son nom personnel mais en accord avec Léon xiii. Il y eut, dès lors, des ralliés, mais les monarchistes opposèrent à l’initiative du Saint-Siège une résistancu acharnée. Au mois d’août 1891, sous la présidence du député Piou, se créa un groupe qui timidement se proclama « indépendant » sans oser se dire nettement républicain. Ce sont ces interminables hésitations et ces demi-mesures persistantes qui ont empêché les ralliés d’exercer une réelle influence et qui ont entretenu autour d’eux la méfiance. Vers ce même temps, Eug. Spuller, disciple de Gambetta, ancien ministre, était venu à leur rencontre en proclamant pour la République la nécessité de s’inspirer d’un « esprit nouveau ». Spuller ne fut pas suivi non plus. Les malentendus persistèreut ; l’affaire Dreyfus les aviva. À partir de 1900, les ralliés avaient perdu l’occasion de jouer un rôle vraiment important dans l’évolution républicaine.

Aux élections municipales de janvier 1881, cinquante-sept candidats collectivistes se présentèrent à Paris ; ils groupèrent quelque quatorze mille voix ; aucun ne fut élu ; leur programme comportait notamment la suppression de la police et la création d’ateliers municipaux. En 1883, lors des élections au Conseil général, nouvel effort et nouvel échec ; un seul socialiste passa, dans la Nièvre. En 1885, le parti rédigea en vue des élections législatives un manifeste sonore et vague qui n’eut pas d’action. En 1889,