Page:Notre France - Coubertin.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II. — Les siècles romains

(52 av. J.-C. — 486 ap. J.-C.)

Environ deux siècles d’une prospérité croissante, puis deux siècles pendant lesquels le déclin, d’abord lent, ne tarda pas à s’accélérer, enfin quatre-vingts ans de lutte défensive contre la barbarie grandissante : c’est ainsi qu’il convient de diviser cette période.

La prospérité (52 av. J.-C.-180 ap. J.-C.)

Elle fut aussi prompte que complète et, à ce degré, le phénomène est presque unique dans l’histoire. Le premier et le principal artisan de cette prospérité fut César lui-même. Les fonctionnaires envoyés naguère par la République pour gouverner la province de Gaule transalpine avaient agi plutôt en exploitants qu’en éducateurs ; Cicéron, habile avocat, avait réussi, en 69 et 67 av. J.-C., à faire successivement acquitter — mais non point à laver de tout soupçon — deux d’entre eux contre qui leurs administrés avaient porté plainte et qui semblaient s’être inspirés de l’exemple du trop célèbre Verrès. Rien de pareil avec César. Du régime qu’il établit, Fustel de Coulanges a pu dire qu’assurément « il y eut plus d’hommes qui se crurent affranchis qu’il n’y en eut qui se crurent subjugués ». C’est un bel éloge. César aimait les Gaulois. De leur côté « ils ont dû aimer son