IV. — Les siècles français
La période à laquelle nous sommes parvenus se divise normalement, bien que de façon très inégale, en huit chapitres que nous intitulerons : la monarchie capétienne, la guerre de cent ans, le retour à la politique capétienne, les guerres d’Italie, les guerres de religion, la monarchie absolue, la révolution, l’effort de reconstruction.
Le système de l’élection royale, s’il avait continué, eût fait de la France une république nobilaire vouée à l’anarchie comme le fut plus tard la Pologne. Or, ce système, les seigneurs féodaux y tenaient précisément parce qu’il les laissait maîtres du royaume. À la fin du xe siècle, vingt-neuf provinces ou fragments de province constituaient en France sous des ducs, comtes ou vicomtes, des manières de petits États quasi indépendants, et un siècle plus tard on en comptera « jusqu’à cinquante-cinq d’inégale importance depuis les duchés jusqu’aux minuscules baronnies ». (J. de Crozals). Or, pour exercer le pouvoir suprême, les Capétiens ne disposaient ni d’armées permanentes ni d’impôts publics. « En fait de sujets, ils n’avaient que quelques paysans. Parmi leurs électeurs, ils comptaient des souverains plus puissants qu’eux-