Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
TRAITÉ DU DESTIN.

que ceux qui les font délibèrent sur ces choses mêmes et arrêtent de quelle manière elles se feront. C’est ainsi que se font toutes les choses qui sont le produit de la délibération ou de l’art. Aussi diffèrent-elles des choses qui se produisent naturellement. En effet les choses qui se font naturellement ont en elles-mêmes le principe et la cause d’une telle production (tant est grande la puissance de la nature !) et d’une production conforme à un certain plan, sans que la nature qui les a faites se soit, comme les artistes, servie de raisonnement pour les faire. Au contraire, les choses qui se font par art et par choix ont hors d’elles et non point en elles-mêmes le principe de leur mouvement et leur cause efficiente. C’est le raisonnement de celui qui les fait qui préside à leur production. Il y a, en dernier lieu, une troisième espèce de choses qui se font en vue d’une fin : ce sont celles que l’on croit se produire fortuitement et d’elles-mêmes. Elles se distinguent de celles qui se font essentiellement en vue d’une fin, en ce que pour celles-ci tout ce qui se fait avant qu’elles atteignent