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CHAPITRE VIII.

en vertu de causes antécédentes, et nécessairement antécédentes, chaque fait qui s’accomplit ayant une cause qui l’a précédé, laquelle s’étant produite ou se produisant, il est nécessaire aussi que ce fait se soit produit ou se produise ? Évidemment, ceux qui s’attachent à cette opinion ne retiennent rien de ce que nous avons avancé et font du mot de hasard une tout autre application que nous. Car de dire que ce n’est point ruiner notre doctrine que de poser que tout arrive nécessairement ; que ce n’est pas davantage abolir le hasard ; c’est là un langage de sophistes qui cherchent à se tromper eux-mêmes et à tromper ceux qui les écoutent. À le prendre ainsi, rien n’empêchera d’affirmer que c’est une même chose que le destin et le hasard, et que tant s’en faut qu’à parler de la sorte on abolisse le hasard, qu’on enseigne, au contraire, que tout ce qui arrive arrive par hasard. Mais il ne suffit point de conserver le mot qui exprime l’idée de hasard ; il ne faudrait pas nier que des faits se produisent, tels que ceux que l’on désigne en disant qu’ils se sont produits fortuitement et par ha-