Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/248

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conclure qu’il n’est pas possible que ce qui se fait par l’homme se fasse autrement qu’il se fait, parce que l’homme, tout capable qu’il soit de délibération, ne fait pas néanmoins, en délibérant, tout ce qui se fait par lui. Effectivement, tout ce que nous faisons, nous ne le faisons pas après avoir délibéré ; mais souvent, l’occasion d’agir ne nous laissant pas le temps de délibérer, nous agissons sans avoir délibéré, comme souvent aussi nous agissons par désœuvrement ou par tout autre motif. Si donc il y a des choses qui arrivent parce que nous délibérons, et d’autres sans que nous délibérions, il n’y a plus lieu de prétendre que ce qui se fait à la suite de la délibération soit au pouvoir de l’homme, en affirmant qu’il est impossible que les choses arrivent par lui autrement qu’elles arrivent. Et puisque nous agissons tantôt en délibérant, tantôt sans délibérer, évidemment ce qui se produit par nous ne peut plus être dit arriver d’une manière unique, à l’égal de ce qui se produit par les animaux, ou par le feu, ou par la pesanteur de deux corps. En définitive, si nous avons reçu de la nature le