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PRÉFACE
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pussent être, et même c’est la poésie dont ils se passeraient le plus difficilement.

Cependant l’Église ne refuse aucun hommage, et combien beau celui rendu par ce jeune poète d’un talent si raffiné, d’une bonne volonté si touchante ! Ce n’est pas un souffrant qui se réfugie en Dieu, c’est à peine un pécheur, tout au plus un areligieux d’hier, qui avait oublié, plutôt que renié, son éducation catholique les premiers vers qu’il publia dès 1872, à vingt ans, le montrent épris de plastique, d’élégante insouciance, de plaisirs légers, et dans sa vie de prime jeunesse, où il ne voulait voir que fleurs à cueillir, aucun drame qui secoue et transforme une conscience. Les poèmes signés a T~um~ » ont jailli tout à coup, d’une allégresse et d’une effusion. Spontané comme ses-frères du midi[1], Germain Nouveau vient à l’Église et lui apporte sa ferveur faite de joie, son art si français, que perfectionna d’avance un demi-siècle d’innovations poétiques, son art dû à l’adoration d’Hugo, de Musset, de Baudelaire, de Banville, de Verlaine, et qui ne reproduit aucun d’eux, son art d’une originalité singulière, désespérant pour qui voudrait y chercher une imitation ou une réminiscence, mêlant on ne

  1. Né à Pourrières (Var).