Page:Nouveau - Poésies d’Humilis et vers inédits, 1924.djvu/150

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L’Eglise où l’orgue dort. La nef silencieuse.
Le chœur fermé, muet. Tous les cierges éteints.
Pas même un faible écho mourant des chants latins.
Dans un coin, sur un banc, seule une âme pieuse.

Une petite vieille, absorbée, oublieuse
De la terre, ravie à des tracas lointains.
Et ridicule, soit ! aux yeux des libertins,
Mais aux yeux de Jésus, humble et délicieuse.

Elle prie ; et priera pour vous, pour moi demain,
Si je meurs. Elle égrène à sa paisible main
Les grains du Chapelet. Toute sa vie adore.

Ce que son cœur contient, votre cœur le sait-il ?
Et quand Elle s’en va sous sa coiffe en coutil,
A pas lents, Elle sait ce que Voltaire ignore.