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PRÉFACE

fait prévoir ces fluctuations, trop humaines, qui ramèneront un jour le payen séduisant des « Valentines ». La vie d’un poète a dans le monde ce rôle, troublant et providentiel, de faire voir l’homme entier, l’homme devant Dieu. Nous savons qu’Humilis finit, comme Rimbaud, par reprendre définitivement son intransigeant idéal, non pour l’écrire : pour le vivre. Alors il fut l’absolu chrétien en ne voulant plus chercher que l’humilité d’être inconnu, en se mortifiant pour son salut et pour celui des autres, ainsi que font les Carmélites.

« Pénitence, presque innocence », disait Verlaine ; « Ô pureté ! Pureté !… » criait Rimbaud dans un moment où il tombait sous la grâce divine ; Humilis, voulant être pauvre, certes jusqu’au degré le plus extrême, cessait de chanter les grandes vertus catholiques, mais pour les suggérer par son exemple.

Un dernier poème n’est pas de lui ; pourtant il avait sa place marquée dans ce volume. Tandis que Germain Nouveau, tout jeune, eut la réputation d’un capricieux souvent très gai, sa sœur Laurence était une nature ardente, tendre, mélancolique, profondément éprise de beauté