Page:Nouveau - Poésies d’Humilis et vers inédits, 1924.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
58
POÉSIES D’HUMILIS


Amour riant à la babine
Des dogues noirs et des taureaux,
Au bout de la patte féline
Et de la rime féminine ;

Amour qu’on noie au fond des brocs
Ou qu’on reporte sur la lune,
Cher aux galons des caporaux,
Doux aux guenilles des marauds ;

Aveugle qui suis la fortune,
Menteur naïf dont les leçons
Enflamment, dans l’ombre opportune,
L’oreille rose de la brune ;

Amour bu par les nourrissons
Aux boutons sombres des Normandes ;
Amour des ducs et des maçons,
Vieil amour des jeunes chansons ;

Amour qui pleures sur les brandes
Avec l’angélus du matin,
Sur les steppes et sur les landes
Et sur les polders des Hollandes ;

Amour qui voles du hautain
Et froid sourire des poètes
Aux yeux des filles dont le teint
Semble de fleur et de satin ;