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MORS ET VITA


Souvenez-vous des humbles cimetières
Que voile aux villages voisins
Le pli d’un coteau pâle où pendent les raisins,
Qu’éveille, au point du jour, l’air du casseur de pierres.
Seuls, les vieux fossoyeurs ont d’eux quelque souci.
Et c’est à peine si —
Comme des brebis étonnées,
Loin du troupeau fumant des douces cheminées,
Loin du clocher, ce pâtre amoureux d’horizons —
Quelques maisons
Abandonnées,
Toutes fanées
Par les saisons,
Du vide de leurs yeux dans leur face hagarde,
Contemplent — par-dessus l’enclos au portail veuf
Parfois de l’auvent qui le garde —
La chapelle en ruine à la grande lézarde,
Les tertres anciens et les croix de bois neuf.

Mais l’été que l’ange envoie aux vallées,
Pour les églogues étoilées,