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Page:Nouveau - Poésies d’Humilis et vers inédits, 1924.djvu/74

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CHARITÉ



Nourrissez votre cœur du feu des charités,
Filles du Fils de l’homme, aux yeux pleins de clartés.
Aimez celle qu’un peuple appelle politesse.
Avant Notre-Seigneur, savoir vivre, qu’était-ce ?
Quelque chose au dehors, mais au fond, presque rien.
Être civilisé, c’est bien ; poli, très bien ;
La politesse, fleur de l’homme charitable,
Règle notre attitude et rit à notre table,
Et donne un sens exquis aux choses du repas.
Science qui s’apprend, et qui ne s’apprend pas :
Code intime et profond, né dans la quiétude
Du cloître, et dont le monde, après, fit son étude.
L’âme où passa Jésus toujours en garde un pli,
Et c’est encor rester chrétien qu’être poli,
La politesse est reine et fait son doux royaume
Des cœurs purs, c’est un lis royal qui les embaume !
Non celle qui se montre en chapeaux élégants,
Bien qu’un homme se lise aux couleurs de ses gants,
Ni celle qui fatigue, ou bien qui complimente,
Obligée à se taire à moins qu’elle ne mente :
Mais celle-là qui règne avec simplicité,
Qui sait servir le miel pur de la vérité ;