Page:Nouveau - Poésies d’Humilis et vers inédits, 1924.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IDYLLE



Dieu sait bien que la femme est maîtresse de l’homme,
Mais l’époux généreux, chez l’épouse économe,
S’ils sont deux bons chrétiens en un cœur bien fondus,
Libre, vit dans la paix, loin des jougs détendus.
Simp!e, comme un enfant qui partage une orange,
II fait toujours deux parts de tout fruit mûr qu’il mange.
Il choisit les meilleurs qui sont les fruits permis
C’est un sage content du monde où Dieu l’a mis.
Pauvre, il a les trésors profonds de l’Evangile,
Riche, il tient ses greniers grands ouverts sur la ville.
Quand le soir vient, l’étoile à sa lampe sourit.
Couple qui s’épousa sous les yeux de l’Esprit,
Rébecca dont le cœur battit à grands coups d’aile.
En voyant Isaac sortir au-devant d’elle,

Isaac dont le cœur en fête remarqua

L’anneau d’or fin qui luit au nez de Rébecca,
Etaient moins saintement amoureux l’un de l’autre,
Que ces époux, courbés au souffle de l’apôtre,
Quand leur âme aspira, près du cierge éclairé,
Le parfum frais qui sort du vieux texte sacré.
Comme il est bon et droit, que Jésus est son maitre,
S’il parle, elle a des yeux ravis de se soumettre;