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IMMENSITÉ



Voyez le ciel, la terre et toute la nature,
C’est le livre de Dieu, c’est sa grande écriture ;
L’homme le lit sans cesse et ne l’achève point.
Splendeur de la virgule, immensité du point,
Comètes et soleils, lettres de feu sans nombre,
Pages que la nuit pure éclaire avec son ombre,
Le jour est moins charmant que les yeux de la nuit !
C’est un astre en rumeur que tout astre qui luit,
Musique d’or des cieux faite avec leur silence,
Et tout astre immobile est l’astre qui s’élance.
Ah ! que Dieu qui vous fit, magnifiques rayons
Cils lointains qui battez lorsque nous sommeillons,
Longtemps, jusqu’à nos yeux, buvant votre énergie
Prolonge votre flamme et sa frêle magie !
La terre est notre mère au sein puissant et beau ;
Comme on ouvre son cœur, elle ouvre le tombeau
Faisant ce que lui dit le père qui regarde.
Dieu nous rend à la mère, et la mère nous garde,
Mais comme le sillon garde le grain de blé ;
Pour le crible sur l’aire où tout sera criblé ;