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LES BAISERS


Sonnez, sonnez haut sur la joue,
Baisers de la franche amitié,
Comme un fils de neuf ans qui joue,
Petit tapageur sans pitié.

Baiser du respect qui s’imprime
À la porte du cœur humain,
Comme avec l’aile d’une rime,
Effleurez à peine la main ;

Baiser d’affection armée,
De la mère au cœur noble et fier
Sur le front de la tête aimée,
Vibrez mieux que le bruit du fer.

Baiser d’affection aînée,
Ou de mère, le jour des prix,
Sur chaque tête couronnée
Laissez-vous tomber, sans mépris.