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III


La princesse gagne le Bois. Sa voiture, grande, aux panneaux clairs, emporte un reflet du paysage apoplectique. Muettes sont les roues, et seul le pied des chevaux sonne lorsque l’élan rythmé pétrifie les attelages grossiers, coupe en deux des serpents de pensionnat. La livrée est bleu-de-nuit avec de grands boutons de nacre, qui sont comme des petites lunes dans l’azur. Le Crépuscule est aristocratique. Un petit rayon, attardé sous ces feuillages, allume son oreille, bijou d’or rose. Elle rend le salut au duc de la Mésopotamie, celui-là « boit du sang d’un chat noir ». Beauté sans âge, hygiène royale, et mise à jeter la honte dans le bétail des Vénus sans voiles. La voici revenir, reine des contes bleus, vue au pâle incendie de la nuit d’été. En janvier, c’est le Théâtre, trois mille archets sourds ainsi qu’un bourdonnement d’âmes, un village de l’Illyrie au fond de la scène, et le rebord des hautes loges, combles, comme garni de têtes de décapités. Elle lit les nouveautés les moins vieilles : « qui me rendra la fumée du brasier, le joyeux matin de Navassart. » Les mains « frêles