Page:Nouveau - Valentines et autres vers, 1921.djvu/235

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Nul, dans les soucis d’une fête,
Dans un deuil, pressant ou pressé,
Ne t’a murmuré sa requête,
Sans qu’au mouvement de sa tête,
NOTRE-SEIGNEUR l’ait exaucé.

C’est pourquoi, plein de confiance,
Comme un lévite du saint lieu,
Vers Votre église je m’élance…
Je cours… mais, halte-là !… je pense
Que j’ai beaucoup offensé Dieu.

J’ai fait à Dieu d’horribles guerres.
Vers Vous courent impunément
Ceux qui sont doux, comme à leurs mères,
Mais à Vous, si je ne vaux guère,
Je marche ainsi qu’au jugement.

Je sens mes chairs devenir blêmes ;
Je quitte un peu de mon orgueil ;
Mes yeux se sont baissés d’eux-mêmes,
Aux fantômes de mes blasphèmes ;
Je foule en tremblant votre seuil ;

J’ose à peine franchir la porte ;
Je chancelle au passé récent
D’ordures folles que je porte…
Serait-ce votre voix ? « Qu’il sorte ! »
Je me retire en gémissant.