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12. Crocodiliis tenuirostris. — Le petit Gavial. = Faujas, loco citato, pl. XLVIII.

Vertice et orbitis angustioribus ; nuchâ scutulis quatuor.

M. Cuvier ignore la patrie de cette espèce.

C. D.

Mémoire sur l’odorat des poissons ; par M. C Duméril, professeur à l’École de médecine.

Institut.
Août 1807.
L’auteur de ce Mémoire en réfléchissant sur la situation, la forme et l’organisation que présentent les narines des poissons, a été porté à croire que ces organes ne sont pas destinés à recevoir une impression analogue à celle que produisent les émanations odorantes, mais semblable à celle des saveurs. Il s’est proposé de prouver cette opinion par les observations suivantes qu’il a ralliées à trois points qu’il discute dans le cours de son travail.

1°. Il établit d’abord, que l’organe du goût n’existe pas et ne pouvoit pas même exister dans la bouche des poissons, par une suite du mécanisme de leur respiration[1]. Il annonce que les anatomistes ne sont pas d’accord sur la branche de nerfs qui donne la sensation des saveurs ; les uns l’attribuant au rameau lingual de la cinquième paire ; les autres au grand hypoglosse ou neuvième paire. Il décrit la bouche des poissons dont l’intérieur est constamment revêtu d’une peau coriace, sans glandes salivaires, souvent hérissée de dents ; il prouve que lorsque la langue existe, elle est toujours adhérente, osseuse, non mobile, qu’elle ne reçoit point de nerf hypoglosse. Enfin que l’eau exerce dans la bouche des poissons un frottement semblable à celui qu’éprouve la membrane pituitaire des cétacés, qui n’ont pas de nerfs olfactifs j ni d’odorat , parce qu’ils se trouvent dans les mêmes circonstances que les poissons.

2°. M. Duméril, pour prouver que les narines des poissons doivent percevoir une sensation analogue à celle des saveurs, établit les raisonnemens qui suivent : le principe sentant ou nerveux est identique ; la surface tangible fait naître par ses modifications, la différence des sensations, comme on le voit pour l’ouie, l’œil, etc. : les odeurs et les saveurs sont les qualités des corps qui ont entre elles le plus d’analogie ; leur action est la même; elle paroît être à la fois et physique et chimique. Or, toutes les conditions nécessaires à la perception des


  1. M. Duméril a lu à l’Institut un Mémoire à ce sujet. Nous en rendrons compte dans l’un des prochains numéros.