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ArnAL (Scipion d’], ingénieur français, né à Vallcranguo on 173 :1, mort en 1801. Chanoino à Alais, il so livra exclusivement à l’étude do la mécanl(^ue, et inventa des moulins à fou, ainsi qu’une machine â lou pour la remonte dos bateaux sur les rivières.

ARNAL fl^ :ii’-niinV nr-f riii- tv>mir[iu’ lail (SrlM-- .1 th .r- ,Mi I ;’,i.. II,. .11 , t.r , nô à Mou-

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ga^’i' ;iii ,inri(.s. cil isi ,. N Mir.. 18’27, lo lira d(i la loulc .les in. . Mhnh.i 11 ..uiïn à la vogue do ce tliôâtre, ou ;l -i. mi i, i , , , ,,, i ii> ces, ainsi quau Palais-Ri>v :il < i. i r,, -i k,, :! mais pout-ôtro un peu trop ii !iih>iMi. ii c^, -■iLm ■Lui-- l.i naïveté ahurie ot dans la niaiserie tvvrcnti’ii[ue. Nul n’a su mieux que lui produire de l’offot rien qu’avec un mot, un geste, et donner lo relief comique au dialogue. Il a rajeuni lo type, longtemps populaire, de /ocnsse. Kotiré du théâtre en 1863, Arnal cultiva la poésie. On a de lui VJ^pU tre à Bouffé, œuvre honnête et charmante ; les GendarTnea, poômo éuicé on deux chants (182(J) ; les Acteurs ot les Prêtresy facétie on vers (1831) ; Boutades en vers (18GI). ArnaLL (William), journaliste et pamplilrtaiio anglais, né en 1705, morten 1751. Il soutint la pMliiiijUp ilr sir Robert Walpole, qui lo subventionna largement dans doux journaux : the British Journal, ot /’Vçp Briton. Il nous reste de lui quelques pamphlets assez curieux. Pope l’attaque violemment dans sa Ûunciade.

ArnaU, ville de l’empire d’Autriche (Bohême), au pied du Uie>e[i-el.iiL.’. sur l’Klbe ; 4.125 hab. Assiégée par Ziska et 1rs liiiN-iies. on 1421. — Arnau est le ch.-l. d’un distnet i>eiiplè do l’o.ooo hab.

Arnau (Juan), peintre espagnol, né à Barcelone en 1595, mort en 1683. Élève deCaxès, il s’est acquis une juste réputation comme coloriste. On lui doit un très grand nombre d’illustrations dans des ouvrages d’hagiographie. Arnaud Amalric. Biogr. v. Amalric.

Arnaud de Brescia, né versllOO à Brescia, vint en Franco dans sa iounesso, et suivit les leçons d’Àbélard. De retour en Italie, il se forma un parti puissant en déclamant contrôla corruption du clergé contemporain, qu’il prétendait dépouiller de ses biens temporels, afin de le ramener à l’austère simplicité de l’Eglise primitive. Le premier résultat de ses prédications fut une révolte du peuple de Brescia contre son évêque. Dénoncé au concile de Latran (1139), il dut faire au pape Innocent II le serment de parder le silence. 11 se retira alors en France auprès d’Aoélard, dont les opinions faisaientgrand bruit et dont il embrassa le parti avec chaleur. Tous deux furent condaniiiés au concile de Sens (1140). Arnaud se réfugia en Suisse, près de l’évêque de Constance, et il revint dans s :( (latrie après la mort d’Innocent II (1143). Ses doctrines av.iient trouvé de l’écho à Rome, oii ses partisans le rappelèrent, en 1145. Il obligea le pape Eugène III à quitter la ville, et, s’appuyant sur la noblesse et le peuple, entreprit de rétablir la liberté civile et de réformer lo clergé. Il institua un sénat, un tribunal et un ordre équestre, mêlant à ces réminiscences de la république romaine des souvenirs de l’âge primitif du christianisme. En 1155, Adrien IV lanea contre la ville l’interdit religieux. Les Romains, épouvantés, exilèrent Arnaud, qui, peu de temps après, fut livré aux partisans du pape par 1 entremise de Irdèric Barberuusse. Conduit à Rome, il y fut étranglé, par ordre du préfet de la ville ; son corps fut brûlé et ses cendres jetées dans le Tibre. Les témoignages contemporains, et celui de saint Bernard lui-même, s’accordent à représenter ce novateur comme doué de talents remarquables, d’une éloquence entraînante, et tous lui reconnaissent une grande pureté de mœurs. Ce fut un réformateur religieux, et surtout un a^gitateur politique, plutôt qu’un hérésiarque ; son rôle politique le perdit.

— BiBLioGR. : Giesebrecht, Arnold von Brescia (Munich, 1873) ; Bonglii, Arnoldo da Brescia (Rome, 1885) ; Hansrath, Arnold von Brescia (Leipzig, 1892). Arnaud ou Arnauld (Ernoldus), abbé de Saint-Florentin-de-Bonneval, mon en 1156. Il correspondit avec saint Bernard et avec Arnoul, évêque de Lisioux. Il écrivit une partie de la Vie de saint Bernard (2" livre), et des traités de théologie.

Arnaud (Daniel), troubadour, né à Ribérac (Pérïgord), mort vers 1189. Il vécut quelque temps à la cour de Richard Cœur de Lion. II inventa une sorte do poésie nommée sestine, et e.xcella dans les bouts-rîmés. Dante et Pétrarque l’avaient en haute estime. La bibliothèque de Paris et celle de Florence possèdent de lui, en manuscrits, plusieurs chansons d’amour. — Ai-naud fut encore le nom de plusieurs troubadours : Arnaud de Carcasses, troubadour provençal, morten 1270, connu par une nouvelle en vers, intitulée le Perroquet ; — Arnaud de Marsan, troubadour provençal de la fin du xiii* siècle. (Il ne reste de lui qu’une pieee ass.v riineiise sur les modes de son temps et sur les nueur^ . i ii- :ij,-s des grands seigneurs) ; — Arnaud de Mori,<l. nuuhadour du Périgord, vivait au xii’ siècle, (^a celei.iiic est attestée par Pétrarque) ; — Arnaud de Tinlignac uu de Cotignac, troubadour provençal du XIV siècle, lequel fut attaché à Louis, roi de Sicile, ot à la reine Jeanne, qui l’employèrent dans diverses négociations. (Il reste de lui trois chansons, dont l’amour est le sujet.)

Arnaud de Villeneuve, médecin et alchimiste, né en Catalogne vers 1240, mort en 1311. Il fut nommé, en 12S5, premier médecin du roi d’Aragon, Pierre III. En 1295, il vint à Rome, près de Boniface VIII. puis à Pa-

  • ’ " orthodoxes, il fut

Ayant soutenu des propositii

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Sicile. Quelque temjis a|

guer le pape Clément

de Gênes. Il fut, dit-on.

chercha le secret de la [>

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iie on l’a pré-

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tre F. Hœ-

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’ de la ch

lyse ’des écrits courts et arides d’Arnaud do Villeneuve, publiés à Lyon en 1504.

Arnaud de VerdALE, évêque de Maguelonne, mort en 1352. Prêtre austère, il lutta comme inquisiteur contre 1.

les hérésies des albigeois et des béguins, ot travailla à rétablir dans son diocèse la discipline primitive. Savant légiste, il enseigna lo droit à Montpellier, et soutint les nrivilègos féodaux contre la royauté. Chroniqueur, il a laissé uno Histoire des êvèques de Maguelonne de 800 à cm.

Arnaud de Cervole, célèbre chef do routiers, né au comniencenient du xiv" siècle dans lo Périgord, ot mort vw iMit). 11 fut surnommé l’Archiprâtre,do l’archiprôtré do ^ il. lies, dont il percevait les revenus. Il servit le roi ^’ i ;i ivec lequel il fut fait prisonnier à Poitiers (135G). l^ 1 in le, il pilla la Provence, le Dauphiné, la Bourgogne ’■' I ineunna Innocent VI. En 1359, lo dauphin Charles le prit à son service et l’employa à combattre les Tard-Venns, Il assista à la bataille d*e Briguais (13G2), et fut fait prisonnier. II défendit la Bourgogne contre les grandes compagnies, mais ensuite la laissa piller par ses propreïi troupes. Il fut tué par un de ses soldats, au moment où il allait mener ses bandes contre les Turcs (13GG).

— BiHi,io«n. : Chérest, l’Arc/iiprctre (Paris, 1879). Arnaud (Henri), pasteur et chef des Vaudois du Piéinniit, 111^ près de I »ie en l*iii. mort dans le Wurtemberg en Hl’I. Il quitta de liiuuie lieiuc la l’Yauco pour so fixer dans les vallées vauduisos, à La Tour, où il devint pasteur, et acquit uno grande autorité morale. Lorsque Victor-Amédée, duc de Savoie, eut prohibé dans ses Etats l’exercice do tout culte non catholique (1686), Arnaud se retira en Suisse. Bientôt, il conçut l’audacieux projet de rétablir à main armée les Vaudois dans leurs vallées. En août 1689, à la tête de neuf cents hommes à peine, il traversa les Alpos, battit près d’ExiUes des compagnies françaises, et atteignit La Balsille, premier village des vallées. Bientôt, commença une guerre acharnée entre les Vaudois, qui repoussèrent toutes les attaques, même celles de l’armée de Câlinai. rei)endant, ils étaient sur lo point de succomber ilaii ^ ’ iii lu Me désespérée, lorsque le duc de Savoie leur pi II I ’ exercice de leur religion, et leur confia IN II. I ; ’ ii^e des vallées. Arnaud quitta l’épée, etre-’l'iiiH. i III I II. ige de La Tour reprendre ses modestes fonctions <le pasteur. Huit ans plus tard, Victor-Amédée ayant fait la paix avec la France, Arnaud dut s’exiler de nouveau. Trois mille hommes le suivirent. Il les conduisit dans le Wurtemberg, où le gouvernement leur donna des terres et laliberté de leur culte. Les persécutions s’ étant apaisées, il revint, à diverses reprises, dans ses chères vallées. Cet homme héroïque a laissé un récit de sa fameuse expédition, sous le titre de Histoire de la glorieuse rentrée des Vaudois daJis leurs vallées, réimpr. à Neuchâtel en 1845.

— BiBLioGR. : Th. Muret, Histoire de Henri Arnaud, pasteur et chef militaire des Vaudois du Piémont (Paris, 1853). Arnaud (François-Thomas-Marie de Baculard d’), auteur dramatique et littérateur, né à Paris en 1718, mort dans cette ville en 1805. Son talent poétique lui mérita la protection de Voltaire, qui le recommanda au roi de Prusse ; Frédéric l’appela bientôt à Berlin. D’Arnaud revint à Paris vers 1755, et vécut dans un état d’indigence voisin de la misère. Il a laissé : les Epreuves du sentiment (1772-1781) ; les Délassements de l’homme sensible (1783- 1793) ; les Loisirs utiles ; quatre pièces de théâtre dans le genre sombre et terrible, dont une seule, le Comte de CornmingeSf fut représentée en 1790. Il a encore donné un nombre considérable de romans, ainsi que des odes sacrées, les Lamentations de Jérémie (1752), dont Voltaire s’est moqué dans un quatrain connu : Savez-vous pourquoi Jérémie

A tant pleuré pendant sa vie ?

C’est qu’en prophète il prévoyait

Que Baculard le traduirait.

Arnaud (Antoine), général, né à Grenoble en 1749, mort en I8()4. II servit, de 1767 à 1779, dans le régiment des gardes de Lorraine, reprit les armes lors des premières guerres de la Révolution, et devint commandant du I" bataillon des volontaires du Calvados. Envoyé à l’armée du Nord, il combattitvaillammentàlabataillede Hondschoote, fit les campagnes de Hollande, passa, en l’an VIII, à l’armée du Rhin, et eut la plus grande part à la victoire de Hohenlinden. Sa belle conduite dans la campagne de Hanovre lui valut le grade de » général de brigade ». Il se relira ensuite en Hollande, où il mourut. Arnaud (l’abbé François), littérateur français, né en 1721 à Aubignan, près de Carpentras, mort en 1784. 11 entra en 1762 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et à l’Académie française en 1771. Il écrivit, le plus souvent en société avec Suard, dans divers journaux. Un choix do leurs articles a été publié sous ce titre : Variétés littéraires ou Recueil des pièces, tant originales que traduites, concernant la philosophie, la littérature et les arts (Paris, 1770). L’abbé Arnaud se montra gluckiste passionné, fit une guerre d’épigrammes à Marmontel et aux piccinistes, et fut surnommé le grand pontife des gluckistes. Il publia, à cette occasion, de remarquables articles sur la musique ancienne. Ses œuvres ont été publiées ù. Paris (1808).

Arnaud de l’Ariège (Frédéric), homme politique, né ù. Saint-Girons (Ariège) en iSly, mort à Versailles en 1 878. Catholique et démocrate comme Bûchez, il fut nommé représenlaut du peuple à la Constituante de 1843 et à l’Assemblée législative, où il combattit la politique de l’Elysée. Après la révolution du 4 septembre 1870, Arnaud devint maire du ’II arrondissement de Paris, fut élu député de la Seine à l’Assemblée nationale (1871), devint sénateur de l’Ariège en 1876, et continua à défendre avec modération et fermeté les institutions républicaines. Nous riterons de lui : Programme politique (1849) ; la Papauté livnporelle et la Nationalité italienne (1860) ; l’Indépendance du pape et les droits des peuples (1860) ; l Italie (1864) ; la Briolution et l’Eglise (l869), son ouvrage capital ; la Bévolutivn de i869 (1869), etc.

Arnaud-RET, voyageur et savant français, né en 1812, mort en 1884. Il’a exécuté plusieurs voyages dans la partie orientale de l’Afrique arrosée par le’ Nil et ses affluents, dont les deux plus importants eurent lieu en 1840 et en 1841, aux frais de Méhémet-Ali, pour la découverte du cours du Nil. Arnaud prit également part aux travaux de nivellement exécutés vers le même temps en Egypte et dans l’isthme de Suez, et accompht différents travaux de construction et d’art militaire. La plupart de ses observations sont demeurées manuscrites. ARNAL — ARNAULD

Arnauld, Arnaut ou Arnault, famille célèbre dont la destinéo se lie t-n quelque .sorte à l’histoire du jansénismo ot do Pori-Royal. EUo était origioairo do l’Auvergne, et beaucoup do 808 membres curent un rang distingué dans la robo et les grands omploiN. On connaît surtout les suivants : Amauld (Antoinej. né à Paris eu 15C0, morten 1610, avocat au parlement de Paris, avocat Î :énéral sous Catherine do Métlicis, conseiller d’Etat sou» lenri IV. [Il se distingua par lo plaidoyer qu’il prononça, en 1594, en faveur do l’université de Paris contre les iésuites, ot par plusieurs pamphlets politiques. C’était un nomme probe, austère et désintéressé. Il eut vingt enfants, dont dix seulement lui survécurent. Parmi ces derniers, il y avait six filles, qui toutes prirent le voile & Port-Royal, monastère que lui-même avait restauré. Son écrit le plus connu est le suivant : le Franc et VéritatAe Discours du roi sur te rétablissement qui lui est demandé des jésuite» (1602)] ; —Amauld d*AndiUy (Koubbt), fils aîné d’Antoine Arnauld, né en 1.^88 à Paris, mort à Port-Royal des-Champs en 1674, qui vécut longtemps à la cour, et quitta lo monde à l’âge de cinquante-cinq ans, pour so retirer à Port-Royal. [On a do lui, outre .ses Mémoires, uno Traduction, plus élégante que fidèle, dos Confessions de saint Augustin ; des Vies des saints Pères du désert, et de quelques saintes ; des Qiunres de sainte Thérèse, etc. Son portrait, peint par Ph. de Champaigne, en 1650. est un des meilleurs tableaux du célèbre artiste (Louvre). Lo marquis Arnauld de Pomponne, qui devint ministre d*Etat, était un de ses fils (v. Pomponne)] ; — Amauld (Henri). frère du précédent, né à Paris en 1597, mort en 1692. [.Nommé évoque de Toul en 1037, il n’accepta point co siège, par suite de contestations survenues entre le roi ot le pape sur le droit d’élire et se borna à son abbave do Saint-Nicolas. Il accepta enfin le poste do chargé d’affaires à Rome, où il négocia très habilement la réconciliation des Barberini avec la cour pontificale. A son retour, il fut nommé évêque d’Angers (1649), et se voua entièrement à l’administration de son diocèse, qu’il édifia par ses vertus. Ses dernières années furent attristées par la querelle du jansénisme et par la persécution dirigée contre Port-Royal, où il avait une partie de sa famille. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-quinze ans, après quarante-quatre ans d’épiscopat. Le peuple lo vénéra comme un saint. Ses négociations diplomatiques ont été publiées (Paris, 1748) par son petit-neveu, labbé de Pomponne ; " Arnauld (Antoine), théologien et controversiste célèbre, surnommé le grand Amauld, frère du précédent et fils d’Antoine, né à Paris en 1612, mort à Bruxelles eu 1694, oui fut dirigé vers l’étude de la théologie par les conseils do sa mère et de l’abbé

de Saint-Cyran, son con-

fesseur. Il fut reçu doc-

teur en Sorbonneenl641,

lorsqu’il était déjà con-

verti aux doctrines aus-

tères du jansénisme.

Deux ans après, il fit

paraître son livre De la

fréquente communion, où

il paraissait critiquer la

morale des jésuites. La

querelle soulevée par les

doctrines do Jansénius

était alors dans toute

sa force. Arnauld ayant

écrit deux lettres au su-

jet d’une absolution re-

fusée par un prêtre de

Saint-Sulpice, ses enne-

mis en tirèrent deux pro-

positions qui furent

censurées par la Sor-

bonne, et lui-même fut exclu do la faculté de théologie (1656). Il retourna alors s’ensevelir dans sa retraite de Port-Royal et n’eu sortit que douze ans plus tard, à la paix de Clément IX (1668). Dans l’intervalle, il avait composé avec Nicole la Logique de Port-Boyal {16G2), et avec Lancelot la Grammaire générale et raisonnée (1664). A cette époque, il tourna contre les protestants l’impétuosité de son génie polémique, et publia plusieurs ouvrages qui eurent un grand retentissement : la Perpéiutté de la foi (en collaboration avec Nicole, 1669, 1672, 1679) ; le Henversement de la morale de J.-C. par les calvinistes (1672) ; l’Impiété de la morale des calvinistes (1675). Bientôt, entraîné de nouveau par son ardeur, il reprit sa guerre contre les jésuites, fut calomnié auprès du roi, et jugea prudent de se retirer en Belgique, en 1679. I^ U publia son Apologie du clergé de France et des catholiques d’Angleterre contre le ministre Jurieu{l6i). Peu après, il eut de vifs démêlés avec Malebranche, dont il attaqua, en termes peu mesurés, la doctrine sur la grâce et sur la vision en Dieu. Cette dispute dura jusqu’à sa mort. Les jansénistes perdirent en lui leur plus ferme appui, et les jésuites leur plus re-

doutable adversaire .

Son esprit est l’un des

S lus philosophiques et

es plus étendus du

XVII» siècle. Sou hu-

mour impétueuse ne

pouvait souff’rir le re-

pos ; un jour que Ni-

cole , d’un caractère

plus accommodant, lui

représentait qu’il était

temps de se reposer :

« Vous reposer ! répon-

dit l’i m p é t u e u x A r-

nauld, eh ’. n’aurez-vous

pas pour cela l’éter-

nité entière ? ■ Ses

principaux ouvrages ,

outre ceux déjà cités,

sont : Lettre à un

évêque (1680) ; Cotisidérations sur les araires de l’Eglise (16S1) ; Traité des vraies et des fausses idées (1683) ; Béflexions philosophiques et théologiques sur la Xature et ta Grâce (1685-S6)J : — Sa sœur, Jacqceli>e-Mabie-Angé-LiQCE Arnauld, de Sainte-Madeleine, née en 1591, morte en 1661, qui fut abbesse de Port-Royal-des-Champs dès l’âge de quatorze ans, et réforma son abbave à dii-sept. [H faut lire dans l’ouvrage de Sainte-Beuve {Histoire dePort-Aiiloiiie .Aruauld

Angélique Arnauld.