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COGNASSE COGNOSCO

ment on opère dans le premier cas. Le vin est vidé dans un bassin en pierre appelé timhre, refoulé dans une urne nommée chauffe-vin. Par un tuyau placé â la base de cette urne, le vin descend dans la chaudière, sous laquelle on allume le feu. Les vapeurs passent dans un serpentin où elles se refroidissent : ce liquide est le brouiltis. On cesse cette première chautfe quand le liquide ne donne plus que 0<*à l’alcoomètre. Le vin qui restait dans la chaudière est rejeté au dehors ; ce n’est plus que de la vinasse. Une Carte viuicole du paya de Cognac. seconde fois, la chaudière est remplie, et l’on fait la deuxième chautfe, comme on a fait la lîremière. Après trois chauffes. on a recueilli assez de brouillis pour en remplir la chaudière. Alors, commence la bonne chauffe, qui exige beaucoup de soins. La première eau-de-vie recueillie, appelée eau-de-vie de tèle, est mise à part ; elle contient des aldéhydes capables de causer une ivresse foudroyante. Ensuite passe leau-de-vie de cœur, que l’ou reçoit dans des fûts neufs en bois de chêne, remplis au préalable d’eau alcoolisée. Quand l’alcoomètre marque 50° , l’eau-de-vie de queue, comme on dit, est recueillie avec l’eau-de-yie de tête, et ce mélange, appelé repasse, est de nouveau distillé avec du vin. Cette méthode de procéder est meilleure, disent les distillateurs, «î»ie celle qui permetd’obtenir, avec des alambics perfectionnés, des eaux-de-vie du premier jet, et d’économiser ainsi et le temps et le combustible. Les fûts remplis sont marqués d’un signe indiquant l’année et la provenance, et laissés dans des chais où, avec le temps, reau-de-vie prend le goût du bois, acquiert UD parfum et i’arome qui font sa renommée. Les cognacs sont expédiés dans des tonneaux de 12 à 600 litres, dans des foudres ronds ou ovales de lOO à 3.000 litres, ou dans des caisses le plus souvent de 12 bouteilles, de 70 centilitres chacune.

Le commerce du cognac véritable suscita la contrefaçon, ei l’on distilla, un peu partout, des vins de médiocre qualité dont l’alcool, aro-

_

matisé avec des cognacs

i V^.^_^

d’origine, fut qualifié de

. -r^v’jo’^^l

cognac, comme s’il prove-

nait des Charentes.

Les vignobles des Cha-

rentes ont eu à souffrir du

phylloxéra, mais ils ont été -^- .^ -^m»»». -,,

j^.^^—^y-

entièrement reconstitués.

^f^Ê^9alil^-’émjUKSBSiK ?~r -

COGNASSE (vn mil.) n. f .

Coing sauvage, provenant

du cognassier non greffé.

I l On écrit aussi coignasse.

COGNASSIER ( f/nn-Sî-r

[gn mil.]

rad. coing) n.

m. Genre de rosacées, série

des pyrées, qui produit le

coing : Le coG^iAsmv.R donne

Cognassier.

des fruits à saveur âpre

et astringente. (Gouas.) n On écrit aussi^ cotgnassier.

Enctcl. Ce genre, dunt le nom scientifique est cydonia, renferme un petit nombre d’espèces qui sont des arbrisseaux des régions moyennes de l’Europe orientale et centrale, de l’Asie, et dont

l’espèce la plus connue est le

cognassier commun (cydonia

vuTgarts) -’u sud de l’Europe,

cultivé dans les jardins â cause do SOS fruits. Les fleurs sont

tantôt grandes ei solitaires,

tantôt petites et groupées en

corymbe ;le fruit est une mélo-

nide ( pumme i à cinq loges,

renfermant chacune un assez

grand nombre de graines re-

couvertes d une puipo mucï-

laginouse employée, en méde-

cine, comme adoucissant et,

dans l’industrie, comme ag-

glutinatif.

Le cognassier commun, ar-

brisseau tortueux, haut do

4 à 5 mètres, à grandes et

belles fleurs d’un blanc rosé,

croit Sjiontanément en Asie

Mineure, d’où il s’est répandu

et naturalisé en Kuropc. Plu-

sieurs auteurs le regardent

comme originaif^ do l’îlo de

Crète, notamment des environs de la ville de Cj/^don, d’où viendraient le nom scientifique du genre cydonia, et, par corruption, les mots coing, coignnxsier, cogmer, etc. On distingue deux variétés principales : l’une, lo cognasuier mâle, à fruit rond {coing-pomme) ; l’autre, lo cognassier ffmelli à fruit allongé {cotng-poirc). I^e cognassier peut croître dans presque toute l’Europe, sauf dans les Cognasaier du Japon,

régions trop froides. Il préfère un terrain léger et frais et une exposition chaude. On le propage de graines, de rejetons, de boutures et de marcottes. Le cognassier de Portugal so distingue à première vue du précédent par ses feuilles et ses fleurs, beaucoup plus grandes ; ses fruits, beaucoup plus gros, bien moins cotonneux, plus parfumés, plus tendres, moins graveleux, ne tombent jamais naturellement (il faut casser leur pédoncule pour les cueillir). Cette variété est encore plus facile à multiplier que le cognassier commun ; elle a donc sur celui-ci toutes sortes d’avantages, et c’est, par conséquent, la seule que l’on devrait cultiver. Le bois du cognassier est jaunâtre et assez dur ; mais il est rare d’en trouver des échantillons assez volumineux et assez réguliers pour pouvoir les employer avantageusement aux usages industriels. La principale utilité de cet arbre réside dans son fruit. V . coing. Le cognassier de la Chine {cydonia Smensis), et celui du Japon {c>/do7iia Japonica), dont on a fait le genre cha-no- 7nales, sont deux charmants arbrisseaux à fleurs rouges, cultivés dans les jardins d’agrément. COGNAT {kogh-na

lat. coqnatus ; du préf. co, et du lat. natus, néj n. m . Dr. rom . Celui qui est uni à d’autres par des liens do parenté naturelle, et, particulièrement, celui qui est parent par les femmes : l^s agnats et les COGNATS.

Anton. Agnat.

EncYCL. " V . AGNAT .

COGNATION [kogh, si-on

rad. cognât) n. f . Dr. rom .

Lien de parenté entre tous les descendants d’une même souche ; parenté des cognats.

Encycl. La cognatton était la parenté naturelle, par opposition à Vagnatiun, parenté purement civile. Les cognais étaient les parents par lo sang, sans distinction de ligne ni considération de puissance ; on comprenait parmi eux non seulement tous les agnats, mais aussi tous les parents par le sang qui n’étaient pas agnats, c’est-à -dire les descendants par les mâles ayant fait l’objet d’une capitis diminutio, et les descendants par les femmes. Les seuls effets civils de la cognation étaient, à l’origine, des empêchements au mariage. Le droit prétorien commença à faire produire des effets importants à la cognation, en matière de succession, en donnant la honorum possessio unde liberi aux enfants émancipés ou donnés en adoption, et aux mêmes personnes la bonorum possessio contra tabulas, si elles n avaient pas été instituées ou exhérédées ; puis il déféra aux cognats, par la bonorum possessw unde cognait, la succession des personnes décédées sans laisser d’agnats. C’est aussi le lien de cognation qui a été pris en considération par les deux sénatus-consultes Tertulhen et Orphiiien, établissant un droit de succession réciproque entre la mère et l’enfant. Sous Justinien, Tagnation disparut, et le système nouveau de succession, créé par les Novelles, fut’basé sur la cognation. COGNATIQUE [kogh — rad. cognât) adj. i l Dr. Succession cognatique. Succession dévolue aux cognats.

Anton. Agnatique.

COGNE {gn mil. — rad. cogner) n. m . Arg. Gendarme, policier, il On dit aussi cognard. COGNÉE {gné [gn mil.]

du lat. pop. cuniata, hache en

forme de coin, de cuneus, coin) n. f . Sorte de hache à fer étroit, à long manche, qui sert à abattre les arbres : Cognék de bûcheron.

Loc. PBOV. : Jeter le manche

après la cognée, Se rebuter, abandonner totalement une entre-

]irise, par dégoût ou par découragement, li Aller au bois sans cognée, Entreprendre qnel- <[io i liose sans avoir ce qui est nécessaire au succès. I

Mettre la cognée à l’arbre, à la racine de l’arbre, Entreprendre vigoureusement une affaire, et, particulièrement, la destruction de quelque chose. COGNE-FÉTU {gn mil.) n. m . Fam. Homme qui se donne beaucoup de peine pour ne rien faire, comme celui qui se fatiguerait à frapper de grands coups pour rompre des fétus. {Peu usité.) n PL Z>es cognk-fêtd ou cogne-fétus.

A signifié autrefois Cardeur de laine. COGNER (//n mil.

du lat. cuneare, fendre en frappant sur un coin) v. a . Enfoncer en frappant dessus : Cogner 1/» clou, une cheville, il Fig. et fam. : Cogner une idée dans la tète de quelqu’un.

Loc. fam. rogner un /"^/u. Mettre ses soins à des choses inutiles. (Peu usité.)

Pop. Battre : Cogner ses enfants.

Heurter par accident : Cogner un passant.

v. n . Frapper, heurter : Cogner à une porte, w Pop. Donner des coups, battre : Bas les pattes, ou je cognk ! Se cogner, v. pr. Se heurter : Se cogner contre un «irAre. II Heurter contre un obstacle quelque partie de son corps : Se cogner le pied contre une pierre.

Fig. et fim. Se

cogner la tête contre le mur. Entreprendre une chose impossible, se heurter à dos difficultés insurmontables. I l On dit aussi dans le sens de Etre au désespoir, En être réduit à se tuer de désespoir : s’en cogner la tête contre les murs.

Mar. anc. Se cogner en mer. Prendre le large.

Pop. Se battre ; Ils se sont rudement cognés. COGNET {gnè [gn mil.]) n. m . Rôle de tabac disposé en cône.

COGNEUX ou COIGNEUX {gneîi. {gn mil.]) n. m . Sorte de batte, en bois ou en métal, munie d’une tête, avec laquelle lo fondeur frap].e, cogne le sable à moule, principalement dans les angles.

COGNIARD (Charles-Théodore et Jean-Hippolyto), autours dramatiques, nés et morts à Paris (1806-1872, pour le premier ; 1807-1882 . pour le second). Les deux frères débutèrent en 1831 par une pièce qui eut un vif succès : la Cocarde tricolore, et, depuis lors, ils écrivirent ensemble, et parfois avec la collahoration de Desnoyers, Paul de Kock, Dumanoir, Clairville, etc., près de deux cents pièces, drames, comédies, vaudevilles, farces, opérettes. Kn 18i0, ils prirent ensemble la direction delà Porte-Saint-Martin, que Théodore conserva seul quelque temps après (184S}, pendant qu’Hippolyte devenait directeur du Vaudeville, puis dos Variétés (1854-1869). Parmi leurs pièces, nous nous bornerons à citer : le Pays latin (1832) ; U 92

Royaume des femmes (1SZ2) ; tes Chauffeurs {iS3ô) ; Bobèche et Galimafré (1837) ; Bruno le fileur (1837) ; la Fi’le de i air {IS31)’, Bothomago {l&AO) ; la Biche au bois (ISib) ; la Chatte b latic lie {lSb2) ; les Bibelots du diable [iSbS) ; le Pied de mouton (1860) ; etc.

COGNIET (Léon), peintre français, membre de l’Institut, né et mort à Paris (1794-1880). Elevé de Guérin, il obtint le prix de Rome en 1817. La première œuvre do Cogniet qui ait été remarquée est : Marius sur les ruines de Carthaqe. Il obtint un égal succès avec le Massacre des innocents. Il peignit

ensuite saint Etienne

portant des secours à

une pauvre fa mille,

pour l’église Saint-

NicoIas-des-Champs

,

pendant qu’il exécutait

pour le musée de Ver-

sailles la Garde natio-

nale partant pour l’ar-

mée en 1792. Le Tintorei

peignant sa fille morte.

l’œuvre la plus popu-

laire de Cogniet, date

de i845.Un des plafonds

du Louvre, Bonaparte

dirigeant les travaux

des savants en Egypte,

est d’une venue moins

heureuse, et ne se dé-

fend pas assez de la

froideur officielle. Pro-

fesseur de dessin au

Cogniet, d’après Bonnat.

collège Louis-le-Grand, Léon Cogniet entra plus tard, au même titre, à l’Ecole polytechnique, où il est resté fort longtemps. Son érudition peu commune, sa longue expérience lui firent remplir avec éclat ces fonctions de professeur. Ses conseils étaient non moins eotités à l’Ecole des beaux-arts. On a de Cogniet d’excellents portraits : ceux de Louis Phili/>pe dans sa jeuties.fe ; le Maréchal Maison ; Monsieur de Crillon ; etc. Léon Bonnat, son élève, a fait de lui un vigoureux portrait qui est au musée du Luxemitourg, et Chapu a sculpté le médaillon de Cogniet sur son tombeau au Père-Lachaise. CoGNXN, comm. de la Savoie, arrond. et à 2 kilom. de Chambéry, sur l’Hière, affluent de la Leysse, au pied du mont de l’Epine ; 1 .209 hab. Minoteries, ateliers de constructions mécaniques, fonderies de cuivre, fabriques de ciment.

COGNITIF, IVE [kogh — du lat. cognitvs, connu) adj. En T. de philos.. Qui est relatif à la connaissance, il yui est capable de connaître : Faculté cognitive. COGNITIO {kogh, si-n) n. f . Dr. rom . Mot latin désignant tout examen de faits auquel se l’vrait un magistrat dans les affaires qui lui étaient soumises. (On disait alors que le magistrat statuait rognita causa.)

Enctcl. Dans cet ordre d’idées, une restitutio in integrum n’était jamais prononcée qu’après une cognitio rausaf. Spécialement, on a donné le nom de cognitio extra ordinem ou extraordinaria au troisième système de procédure qui a été usité chez les Romains. Il était arrivé parfois, sous le système formulaire, que le magistrat statuât lui-même, au lieu de désigner un juge : il en était ainsi, par exemple, dans des cas où le droit civil et le droit prétorien étaient muets, comme en matière de fidéîcommis. D’autre part, quand un procès était porté devant l’empereur, il n ’y avait pas lieu à nomination d’un juge, et le fonctionnaire délégué jugeait définitivement. Ce qui était l’exception devint la règle, et le svstème de la cognitio e.rtraoraiyiaria fut consacré par une constitution de Dioclétien (an 294). COGNITION (A-nç/i, si-on

lat. cognitio ; do cognoscere,

supin coiinitum, connaître) n. f . En T. de philos., Acte intellectuel par lequel on acquiert une connaissance, il Connaissance.

COGNITOR(A-oj7/i) n.m . Dr. rom . Mot latin désignant une personne que le dominas litîs se substituait pour soutenir un procès.

Encycl. Sous le système des actions de la loi, on ne pouvait pas plaider par l’intermédiaire d’un représentant. On l’admit sous le système formulaire, dans quelques cas d’abord, puis dune façon générale. Le mandataire ad litem était tantôt un cognitor, tantôt un procurator. La constitution d’uD cognitor exigeait l’emploi de formules solennelles et la présence m Jure du plaideur qui se faisait représenter, ainsi que de son adversaire. Pour être cognitor, il fallait être capable de plaider pour son propre compte. Le cognitor s’identifiait complètement avec le dominut litis ; à tel point que la chose jugée vis-à -vis du cognitor l’était vis-à -vis do celui qu’il représentait.

COGNOIR {gno-ar’ [gn mil.]) n. m . En T. de tvpogr.. Morceau de bois dur taillé en biseau ou sifflet, aont on so sert pour serrer et desserrer les formes, ti On dit

plus ordinairement décognoir. (Cet outil so fait aussi eu fer.)

COGNOMENf/co(7A.7»îèn’— mot lat. ; de CKTïî. avec, et ïiomen, nom) n. m . Surnom qui distinguait soit un individu à la suite de quelque action d’éclat ou en conséquence de quelque particularité, comme Africa-’us. Xumidicus, Coi^nnus, etc. ; soit les différentes branches d’une gens, comme Ctcero, Scipio, tandis que lo nomen désignait la gens entière, et le prs’nomen l’individu. Les surnoms se multiplièrent sous l’Empire, au point que le nom complet de tel consul du u* siècle ne comprenait pas moins de trente-huit mots.

COGNOMISME {kogh, ?nissm’ — du lat. cognomen, surnom ) n. m . Habitude, action ou manière de donner des surnoms.

COGNOSGIBILITÉ n. f. Qualité de co qui est cognoscible.

COGNOSCIBLE {kogh-nos-sibV — du lat- cognoscere, connaître ) adj. En T. do philos., Qui est accessible à l’intelligenco humaine.

COGNOSCO [Icogh-no -sko) n. m . Sorte do mastic dont on se sert pour remplir les gélivuros des arbres, afin d’empôchor riiumidité de pénétrer au cœur et de le pourrir Il On écrit encore cogdhnosco.