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MOSAÏQUISTE — MOSCA

MoRAÏQtrES : 1. Pavemf-nt ffallo-romain. — 2. Mosalqtii ? romaine h appareil réeulipr (opus secUle), — 3. Pavement avec biir.lurc b. compartiments triangulaires Jrigonum). — i. Mosaïque romaine ft. appareil irrt-gulier {opus vermicutatum). — 6. Mosaïque romaine (pnsemblp). — 6. Byzantine {v s.). — T et 8. Du ix« ei^’clc. — &. Du xr siêrle. — 10. Revêtement de muraille (xm« «.J. — 11. Détail de pavement

(xiu* 8.)’ — ’-■ Mosaïque du

v siècle. — 13. Du xiv j.iecle. — I». Mosaïque moderne.

Une des causes do décadonco pour la mosaïque, au moyen â^e, fut l’usayo qui s’établit pou à pou de daller les éplises et les palais avec des pavés cmaillés, qui exif^feaiout moins d’iiabilotô de la part do l’artiste et étaiout d’un prix moins t’iovù.

La Ronaissanco vint relever tout à coup l’art do la mosaïque. 11 s’ôtait conservé à Venise une école do mosaïstes, louaéo, lors do la décoration do l’église Saint-Marc, par Andréa Tart ; Clomont VIII appela à Konie les artistes les plus célèbres de cette école qui, au siècle précédent, avaient exécuté pour diverses églises du nord de l’Italio de remarquables copies de tableaux ; il leur contia la décoration do la coupole do Saint-Pierre de Konie. Sous son pontificat et sous ceux de ses successeurs, la plupart des chefs-d’œuvre do la Renaissance, les meilleures pages do Lanl’ranc, de Pelle ;;rin, de Sacclii, de Romanolli, do Kapbaël, du Dominiqiiin ot du Guerchin furent copiées en mosaïque. Ces admirables travaux, qui eurent pour auteurs Kozotti, Zncclii ot Calaudra, no sont pas les moindres ornouionts de l’immense basilique. Paolo de Cristol »boris et son école, au commencement du xviii" siècle, suivirent fidèlement ces traditions. Ces mosaïques italiennes des XVI*, XVII* et xviii" siècles sont les plus parfaites qui aient jamais été exécutées ; certaines d’entre elles ont jusqu’à dix mille nuances et présentent un tint tel qu’on les dislingue à peine d’une peinture à l’huile.

La vogue et la fabrication des mosaïques qui, au cours du xix" siècle, avaient subi une dépréciation et un notable ralenlissemenl, a depuis peu reconquis les faveurs du public. Klles s’emploient aujourd’hui pour la décoration des murailles intérieures des habitations riches ou princièros, pour celle du sol des vestibules précédant les escaliers monumentaux, etc.

MOSA’IQUISTE {kisst’) n. ot adj. Syn. de mosaïste.

MOSAÏSME {sn-issni’ — du lat. Aloses, Moïse) n. m. Hist. rolig. Législation do Moïse.

— Kncvcl. Le inosaïsme est l’ensemble des institutions que le peuple d’Israël reçut de Moïse, qui déclara les lui donner do la part de Dieu. Il comprend, avec des doctrines ihéologiques qui n’ont rien d’éphémère, des prescriptions de diverse nature ■ les unes durables comme la morale môme dont elles sont l’expression, les autres passagères comme la nation pour i|ui elles ont été faites et le but qui les a inspirées. On peut ramener l’ensemble à trois chefs ; en voici le résumé :

l" DoQine et momie. Le dogme de l’unité de Dieu est le premier article et le fondement do la foi d’Israël. Invisible ot incorporel, Dieu est l’Etre par excellence, éternel, toutpuissant, présent on tous lieux, souverainement justo et miséricordieux. Créateur du ciel et delà terre, il est à la fois lo maître de l’univers et le protecteur particulier du peuple d’Israël, qu il a choisi pour être son témoin parmi les nations. Le premier homme, représentant à ses yeux toute l’humanité, a commis une faute, dont tous ses descendants subissent la peine ; mais le Messie, qui doit sortir «n jour du peuple de Dieu, réconciliera l’humanité avec lo ciel. La loi enseignait la distinction de l’âme et du corps et supposait la croyance à la vie future, sans toutefois en faire un dogme précis. Les dix commandements, promulgués au Sinaï et connus sous lo nom de Décahiffue, résument toute la morale mosaïque. Moïse assignait à la morale une sanction temporelle immédiate dès cette vie.

2’ Cultes et lois cérémonie lies. Les prescriptions litur-

fiques composent la plus grande partie de la Loi. Leur ut était de tenir lo peuple israélite éloigné du contact

des nations idolâtres. Dans le désert, le contre do la religion mosaïque était le tabernacle, qui contenait l’arche (ialhance et les tables de la loi ; plus tard, ce fut lo temple, dont Moïse avait prévu la construction. La tribu de Lévi fournissait les ministres du culte : prêtres et simples lévites. Lo {*rand prêtre avait l’administration générale do tout ce (|Ui se rapportait à la liturgie. Les simples lévites portèrent ot défondirent le tabernacle, tant qu’Israël resta au dosort. Dans la suite, David les chargea de la musique et du chant. Salomon les attacha au service du temple et remit entre leurs mains la gestion de ses revenus. V. lévi.

Les sacrifices sanglants et Jt’in sanglants étaient, par cxcollonco, les grandes actions liturgiques. Dans les premiers, on immolait des animaux : mouton, chèvre, colombe, bœuf ou taureau. Les sacrifices non sanglants consisuiiont en libations de vin et en offrandes de fleur de farine mélangée d’huile, d’épis et de gâteaux. Tous les jours, matin et soir, un holocauste était offert au nom du peuple. La loi consacrait au culte de Dieu le samedi, ou sabbat, de chaque semaine, la nêoménie, ou premier jour do chaque nouvelle lune, et, dans l’année, les fêtes de la Pâgue, de la l’entecâte ou des Prémices, des Tabernacles ou des Vendanges, de l’Expiation et des Trompettes. Lo jour du sabbat, on devait s’abstenir de toute œuvre servile.

Certaines années étaient aussi réservées à Dieu : c’étaient l’année sabbatique et l’année jubilaire. La première revenait tous les sept ans, comme le sabbat revenait le septième jour do chaque semaine. Pendant toute sa durée, on devait laisser reposer la terre ; le payement des dettes était suspendu, et les fruits nés du sol sans culture appartenaient de droit aux pauvres. L’année jubilaire suivait chaque période de sept fois sept ans : elle était donc célébrée tous les cinquante ans. <>n y rendait la liberté à tous les esclaves d’origine hébraïque ; toute dette était éteinte ; les ventes de terrains effectuées à la campagne depuis le jubilé précédent devenaient caduques et les biens-fonds qui en avaient fait l’objet retournaient à leurs anciens propriétaires. La loi empêchait ainsi l’appauvrissement de certaines familles et l’envahissement du sol national par quelques autres.

Outre ces préceptes liturgiques, un grand nombre do prescriptions individuelles servaient à faire pénétrer la pensée de Dieu dans les moindres détails de la vie, ou à assurer l’hygiène publique, ou enfin à créer des usages particuliers qui, en séparant les Israélites des peuples voisins, les empêchaient de subir la contagion do leurs erreurs. Telles étaient celles qui concernaient ù.circoncision, la défense de manger la graisse et le sang, la chair du porc et des animaux réputés impurs ou morts de maladie, et enfin les impuretés légales. On nommait ainsi certains accidents ou certaines souillures extérieures, comme la rencontre ou le contact soit d’un cadavre, soit d’un lépreux, qui imposaient à l’Israélite l’obligation de s’abstenir do tout rapport, religieux ou civil.avec ses frères, jusqu’à ce qu’il eût été purifié par une ablution et par un sacrifice

3" Droit civil et criminel. La loi attribuait au père uno autorité presaue illimitée sur ses enfants, tout en lui refusant le droit ao vie et do mort. Dans les héritages, l’aîné recevait double part. Quand il y avait des fils, les filles étaient exclues de la succession. Les mariages se réglaient entre les parents des deux fiances ; ceux de la jeune fille recevaient du mari une certaine somme nommée mohar. La loi défendit les unions entre prochoL : parents et avec les Chananéennes. Elle maintint l’antique coutume du lévirat, d’après laquelle une veuve, demeurée sans enfants, devait épouser son beau-frère : le premier fils né de ce

mariage était considéré comme l’enfant légal du défunt. La polygamie était tolérée et aussi le divorce. L’idolâtrie, le blasphème, la violation du sabbat et l’adultère entraînaient la peine de la lapidation. Quiconque avait mutilé son prochain était condamné à subir, dans son propre corps, une mutilation analogue (peine du talion). La flagellatioa et l’amende punissaient les fautes moins graves, comme le vol, la diffamation et le faux témoignage.

Admirablement adaptée au caractère aussi bien qu’au rôlo religieux du peuple à qui elle était destinée, pénétrant dans tous les détails de sa vie, la législation mosaïque lui donna cette cohésion et cette force de résistance aui lui ont permis de traverser toutes les fortunes sans se issoudre, et do porter jusqu’au christianisme l’héritage des traditions primitives : la croyance en un Dioa unique et l’espérance au Rédempteur.

MOSAÏSTE (isst’ — rad. mosaïque n. f.) n. et adj. Se dît do celui qui fait des mosaïques : Artiste mosaïste. Un habile MOSAÏSTE.

MOSAMBÉ {San) n. f. Genre do plantes, de la famille

des capparidées : Mosambé icosandre.

MOSANDRITE n. f. Silicotitanate do cérium ot do calcium, que l’on trouve près do Brcdig, en Nor*ègc.

UOSANDRUM idroin) n. m. Métal nouveau du groupe du cériuin, signale en 1S77 par Smith dans la samarskite de la Caroline du Nord et qui a été isolé par le chimiste Mosander, dont il porte le nom.

MOSARABE et MOSARABIQUE adj. V. MOZARABE et

MO/ARAHIyUE.

MOSASAURE {sâr’) n. m. Genre de reptiles sauriens, fossiles dans le crétacé de l’hémisphère boréal.

— Enxycl. Les mosasaures, type de la famille des mosasauridés , étaient de grands animaux mesurant 7 et s mètres de long, très allongés, et dont les mâchoires, garnies de nombreuses dents aiguës, indiquent le régime carnassier. L’espèce type du genre {tnosasaurus camperi) est le saurien de la Meuse, des vieux auteurs ; découvert en 1780 par Hofman dans la craie do la montagne de Saint-Pierre, près de Maëstricht. le seul crâne de ce mosasaure, long de 1", 20, fut déposé dans cette ville ; mais, l’armée française y étant entrée en 1795. on le cacha dans les fortifications. Un receleur lo vendit aux Français, et il fut envoyé au Muséum de Paris, où il est encore. Lo mosa-SflHr »s^rflci/(S, plus petit, se trouve dans le même gisement et dans le crétacé de Norfolk, en Angleterre ; d’autres espèces, très grandes, ont été découvertes en Amérique.

MOSASAURIDÉS (s6) n. m. pi. Paléont. Famille de reptiles sauriens pythonomorphes, renfermant les mosasaures et genres voisins. — Cn mosasauridé.

MOSBACH, ville d’Allemagne {gr.- duché de Bade), ch.-l. du cercle de même nom, dans rOdenwald, sur TEIz, affluent du Neckar ; 3.500 hab. Antique hôtel de ville, avec de riches archives ; château. Collège et école professionnelle. Vignoble. Tannerie, haut fourneau.

MOSBAH {sbà) n. f. Lampe à huile, usitée chez les Algériens.

MosCA (Giuseppe), compositeur italien, né à Naples en 1772, mort à Messine en 1S39. A dix-neuf ans, H fit représenter à Rome son premier opéra : Sîlvia e Xardone. On cite comme son chef-d’œuvre : Pretendenti delusi. En 1323, Mosca fut nommé directeur de musique au théâtre do