Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, VII.djvu/191

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RATICHONNIÈRE - RATISSE rad. ratichos, prêtre) n. f. RATICHONNIERE (con Arg. Seminaire; convent; église. BATIER , ERE adj. Qui a rapport aux rats. Fam. Qui a des rats, des caprices: Toste femme est -Pop. Ouvrier tailleur qui emporte du travail cher lui pour le fair la nuit. Zool, Varieté de chien de la catégorie des bouledo- gues (On dit aussi, adjectiv: ENCYCL. Zool. On com- preal sous le nom de ratier Toutes sortes de bouledogues et de terriers, chiens de taille médiocre os petite, dressés à la chasse des rats. La plu- part appartiennent à des ra- RATIERE a. . Piège à rats: Tendre une BATIKE Ratière. ratière, Tomber dans un piège, dans une embüche, dont on ne peut se tirer. -Mar. Fanal de signauz en ratière, Fanal pouvant mon- trer les trois couleurs (blanc, rouge, vert) employées pour les signant. (On s'en sert surtout lors- qu'en guerre og en manoeuvre de guerre l'escadre navigue avec ses feux de poupe et de position éteints.) Techn. Métier avec lequel on fait la ganse. Nom des mécaniques d'ar- mare dont les crochets agissent sur les als de chaine au moyen de lames. RATIFICATIF, IVE adj. Qui ratifie: Acte RATIFICATIF. Fanal de signaux en ratière. RATIFICATION (ai on-ral. ratifica- tif) n. f. Confirmation en forme anthen- tique de ce qui a été fait ou promis: RATIFICATION verbale. RATIFICATION par écrit. Acte qui contient cette confir- mation: Echanger les RATIFICATIONS. STS. Adhésion, agrément, etc. -ExCYCL. Dr. civ. On emploie le mot ratification pour exprimer: soit l'approbation que nous donnons à ce qu'un tiers a fait pour nous et en notre nom, sans ordre et sans mandat, ou au delà du mandat que nous lui avions donné, soit la confirmation que nous faisons d'un acte auquel nous avons concouru, d'un contrat émané de nous, mais qui se trouve frappé d'une nullité relative, entaché de quelque vice. Dans la première hypothèse, si la ratification intervient, elle équivaut à un mandat. Autrement dit: toutes les con- séquences qui résulteraient d'un mandat sont produites par l'approbation donnée après coup, et la ratification ré- troagit au jour de la gestion spontanée. Dans la deuxième hypothèse, la ratification a pour effet de rendre le contrat inattaquable. Cette ratification peut avoir lieu de deux manières: tacitement ou expressément. Elle a lien tacitement lorsque la partie qui pouvait de- mander l'annulation du contrat a gardé le silence pendant dix ans. Elle a lieu expressément au moyen d'un acte confir- matif, c'est-à-dire réunissant trois conditions: 1* reprodui- sant la substance de l'obligation annulable; 2 mentionnant le motif de nullité; 3 contenant l'intention de réparer le vice d'où provient cette nullité (C. civ., art. 1338). Les actes absolument nuls ne peuvent être ratifiés, car on les considère comme n'ayant jamais existé: c'est ainsi que les donations nulles pour défaut de forme ne peuvent, en principe, être ratifiées (C. civ., art. 1339 et 1340). -Dr. intern. La ratification est l'acte qui donne à un traité sa consécration et transporte du négociateur à l'auto- rité suprême de chaque Etat le devoir d'en assurer l'exé- ention. Dans les monarchies, le souverain seul a le droit de ratifier; il pent se faire assister de délégués des blées représentatives. Dans les républiques, ce droit ap- partient au chef du pouvoir exécutif, qui se fait assister, directement ou indirectement, par un des grands pouvoirs de l'Etat. V. TRAITÉ. em RATIFIER (da bas lat. ratificare; du lat. ratus, certain, et facere, faire.- Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pl. de l'imp. de l'ind. et du prés. du subj.: Nous ra- tifions. Que vous ratifiez) v. a. Approuver, confirmer par déclaration authentique: RATIFIER un traité, un acte. Reconnaltre comme vrai, comme juste: Je RATIFIE tout ce qu'on vous a dit. RATINAGE (naj) n. m. Techn. Sorte de frisure que l'on fait sabir à certaines qualités de draps noirs, à des ratines, à quelques peluches. RATINE (orig. inconn.) n. f. Etoffe de laine croisée, dont le poil est tiré en dehors et frisé: RATINE de Hollande. - ENCYCL. Les ratines se fabriquaient sur le métier à quatre marches; on distinguait les ratines drapées, non drapées, et frisées. Très anciennement, ces tissus s'im- portaient d'Italie (serges de Florence), puis de Hollande: au xvI siècle, la fabrication en devint courante en France, notamment à Caen et à Elbeuf. RATINER v. a. Soumettre une étoffe de laine, de la pe- lache, à l'opération du ratinage. RATINEUSE o. f. Machine servant à ratiner les étoffes. RATINGEN, ville d'Allemagne (Prusse (présid, de Dus- seldorf: 7.879 hab. Fabrique de machines, de papiers. Huilerie. Tuilerie. Peinture sur verre. RATIOCINATEUR (-o-si- du lat. ratiocinator; de ra- tiocinari, raisonner) n. m. Antiq, rom, Esclave ou affran- chi qui tenait les comptes du maitre ou du patron. RATIOCINATIF, IVE i-o-ai- du lat. ratiocinari, rai- sonner adj. Philos. Qui a rapport au raisonnement : Faculté RATIOCINATIVE. Econ. rur. Ration d'entretien, Ration, qu'on donne aux animaux qui ne font aucun travail, et qu'on ne se propose ni d'engraisser ni de fortifier. Ration de prodne- lion, Ration qu'on donne aux animaux appliqués à un tra- vall, ou qu'on veut engraisser ou fortifier. -Mar, Les-rations! Commandement pour faire ouvrir la cambuse et envoyer les hommes de plat disposer et mesurer les rations de pain et de vin de l'équipage. Milit. Poids des denrées ou fourrages divers alloués pour la subsistance quotidienne, le chauffage ou le cou- chage des hommes et des chevaux. ENCYCL. Biol. Au point de vue biologique, la ration comprend la totalité des matériaux nutritifs assimilés par l'organisme vivant pendant un temps donné. Toute ration assimilée se départage en matières fixées, soit dans la substance plastique, et devenue ainsi vivante, soit dans les tissus comme réserve, et en matières consommées pour la production de l'énergie nécessaire aux synthèses orga- niques ou rejetées par l'économie sous forme de déchets de fonctionnement solubles ou insolubles. Chez l'homme, la ration d'entretien strict est, en moyenne, de 1 gramme d'albumine et or,30 de matières minérales, d'une part, et, d'autre part, 30-35 calories par kilogramme du poids du corps. Cette ration varie naturellement avec l'âge, le sexe, les conditions du milieu, les occupations, etc. RATIONAL (si-o- du lat. rationalis; de ratio, raison) n. m. Antiq. rom. Sorte d'intendant du palais, à la cour des empereurs. Officier du fise. -Antiq. hébr. Ornement (plus souvent appelé pectoral) que le grand prêtre portait sur la poitrine, et qui consis- tait en une pièce carrée d'étoffe précieuse, ornée de douze pierres fines, enchâs- sées dans l'or, sur chacune desquelles était gravé le nom d'une des tribus. RATIOCINATION (si-o-si-na-si-rad. ratiocinatif) n. f. Philos. Action de raisonner, raisonnement. RATIOCINER (ai-o-si-lat. ratiocinari; de ratio, raison) v. a. Raisonner: Des marmonsets de quatre ans, ça délibere et RATIOCINE: c'est la fin du monde. (V. Hugo.) Quantité d'aliments ou de boisson déterminée qu'on distribue par intervalles, et qu'il n'est pas permis de dé- passer: Mettre quelqu'un à la RATION. Fam. Ce qu'on donne, ce qu'on distribue à quelqu'un : Une BATION de coups de fouet. RATION (xi-on-da lat. ratio, régie, mesure, compte) n. f. Portion de pitance qui revient à une personne ou à un animal: RATION de pain, de fourrage. Il faut régler la RATION des enfants. -Bibliogr. Titre de quel- ques livres de liturgie, et particulièrement d'un ou- vrage de Guillaume Du- ranti, publié en 1826. RATIONALISER (si-o) v. a. Rendre rationnel: Jus- tinien A RATIONALISÉ le droit. (Troplong.) Rational (antiq. hébr.). Se rationaliser, v. pr. Devenir rationnel: Religion qui tend à SE RATIONALISER. RATIONALISME (si-o, lissm' - du lat. rationalis, ration- nel) n. m. Système fondé sur la raison par opposition aux systèmes fondés sur la révélation. Il Système d'après le- quel la raison est l'origine des idées premières, par oppo- sition à l'empirisme: Le RATIONALISME médical est la règle de beaucoup de médecins en thérapeutique. ENCYCL. Le rationalisme s'oppose au fidéisme et con- siste à interpréter à l'aide des lumières naturelles de l'intelligence les dogmes, les croyances, les affirmations qu'énonce toute doctrine religieuse. Le conflit de la raison et de la foi, l'effort pour les concilier ou les subordonner caractérisent l'histoire de la philosophie et de la théolo- gie au moyen âge, au xvi* siècle et de nos jours, où toute une école cherche à donner une explication rationnelle des mystères et des miracles. Le traité théologico-politique de Spinoza, les ouvrages du docteur Strauss appartiennent à cette école. On désigne aussi par rationalisme le système, opposé à l'empirisme, d'aprés lequel la raison serait une faculté originale qui nous donnerait des idées premières et des principes premiers différents des données de l'expérience et permettant de dépasser la connaissance sensible pour atteindre la réalité en elle-même. Descartes, déclarant que la faculté de discerner le vrai d'avec le faux est égale chez tous les hommes et s'efforçant de déduire toute la connaissance scientifique du monde physique et du monde supra-sensible de certaines idées innées fournies par la raíson, nous donne un éclatant exemplo de rationalisme. Mais souvent aussi l'on désigne par rationalisme» la théorie qui affirme l'irréductibilité de la raison à la sensi- bilité, bien qu'elle ne soutienne pas que la raison puisse rien connaître par elle-même sans le secours des sens. Ainsi, Kant fut un rationaliste, puisqu'il admit l'existence de principes a priori dus à la seule raison, mais il sou- tint que la raison, qui permet de constituer l'expérience, n'autorise pas à la dépasser. La réalité nominale n'est pas pour lui objet de science, mais de croyance. En ce sens, son rationalisme diffère essentiellement de celui de Des- cartes, et ne s'oppose pas à un fidéisme véritable en ma- tière religieuse. RATIONALISTE (si-o, lisst') adj. Qui appartient, qui a rapport au rationalisme: Doctrines RATIONALISTES. I Par- tisan du rationalisme: Philosophe RATIONALISTE. Substantiv. Partisan du rationalisme. RATIONALITÉ (si-o) n. f. Philos. Qualité de ce qui est rationnel. - Mathém. Qualité d'une quantité qui peut s'exprimer par un nombre. RATIONNAIRE (si-o-nèr') adj. et n. Qui reçoit une ration. RATIONNEL, ELLE (si-o-nel'- lat. rationalis; de ratio, raison) adj. Qui est fondé sur la seule raison, qui ne se conçoit que par l'entendement: La certitude RATIONNELLE est une conviction réfléchie, souveraine, immuable. (Lacord.) Qui est déduit par le raisonnement, qui n'a rien d'em- pirique: Mécanique RATIONNELLE. Physique RATIONNELLE. Qui est raisonné, fondé en raison: Procedé RATIONNEL, -Astron. Horizon rationnel, Grand cercle de la sphère cé- leste dont le plan est perpendiculaire à la verticale du lien. Métriq, anc. Se dit des pieds de trois unités de me- sure employés dans les vers Yambiques ou trochaïques, par opposition aux pieds de quatre unités de mesure, nommés irrationnels ou condensés. Mathém. V. la partie encycl. ENCYCL. Algébr. On nomme rationnelle une expression qui ne contient l'indication d'aucune racine à extraire: à plus forte raison faut-il, pour qu'une expression soit ra- tionnelle, qu'elle ne contienne l'indication d'aucune opé- ration transcendante. Les opérations qui peuvent entrer G--03 178 dans la composition d'une expression rationnelle sont ex- clusivement l'addition, la soustraction, la multiplication, la division et l'élévation aux puissances entières positives ou négatives. Les expressions rationnelles peuvent être entières ou fractionnaires. -Fractions rationnelles. V. FRACTION. RATIONNELLEMENT (si-o-nè-le) adv. D'une manière rationnelle; au point de vue de la raison : Il y a des phé- nomènes qui ne sont pas encore expliqués RATIONNELLE- MENT. (Cuv.) RATIONNEMENT (si-o-ne-man) n. m. Action de ration- ner; résultat de cette action: Le RATIONNEMENT d'une ville assiégée. RATIONNER (si-o-né) v. a. Mettre à la ration: RATION- NER des soldats, des matelots. l Distribuer par rations: RA- TIONNER le pain, la viande. RATIS (ti) n. m. Graisse que les bouchers enlèvent de la surface extérieure des boyaux en les ratissant. RATISBONNE, en allem. Regensburg, ville d'Alle- magne (Bavière), ch.-1. du cercle du Haut-Palatinat et ch.-1. de district, sur le Danube, en face du confluent da Regen et de la ville de Stadtambof, à laquelle elle est re- liée par un pont de pierre; 45.429 hab. Ratisbonne a l'aspect d'une ville du moyen âge: rues étroites, tours à clochetons, etc. Nombreuses églises. Eglise catholique Saint-Jacques (XI s.), église Saint-Ulrich (XI s.), cathédrale construite de 1275 à 1631; hôtel de ville du xive siècle, avec la salle du Reichstag, où se tint la Diete de l'empire de 1663 à 1806. Evéché, observatoire, musées, bibliothèque, jardin botanique, promenades fa- meuses, où l'on voit le tombeau de Armes de Ratisbonne. Képler. A quelques kilomètres à l'E. de la ville, la Walhalla, monument élevé de 1830 à 1842, par le roi Louis, à toutes les gloires de l'Allemagne. Com- merce et industrie assez actifs: fabriques de machines, d'ornements d'église, de crayons, de faïence, de liqueurs; scieries, corderies, constructions de bateaux. TE Histoire. L'ancienne ville germaine de Radaspona de- vint la Castra regina des Romains et, à la chute de l'em- pire romain, tomba au pouvoir des Ostrogoths, puis des ducs de Bavière. Charlemagne en fit un centre stratégique. Emmeram, évêque français de Poitiers, y apporta le chris- tianisme au vu siècle. Saint Boniface y fonda un évêché en 739. Au XI° siècle, Ratisbonne prit parti pour l'empire. Frédéric Barberousse l'érigea en ville libre. Par sa posi- tion géographique, Ratisbonne était prédestinée à un grand rôle commercial. Dès 887, négociants et fabricants s'y donnaient rendez-vous. Du xre au xv° siècle, ses bate- liers servirent d'intermédiaires entre les villes hanséati- ques et l'Orient. Les incursions des Turcs, les progrès des villes maritimes italiennes portèrent atteinte à sa prospérité. En 1486, elle se donna aux ducs de Bavière. Plusieurs assemblées importantes s'y tinrent. En 1803. elle fut donnée à l'archevêque de Mayence, archichance- lier de l'empire français. Du 19 au 24 avril 1809, elle fat le centre d'opérations militaires importantes (bataille stratégique de Ratisbonne), au cours desquelles Napoléon fut contusionné d'une balle au pied. Elle fut donnée au royaume de Bavière en 1810. Patrie de don Juan d'Au- tríche, vainqueur de Lépante, de Grimm. RATISBONNE (Marie-Théodore), prêtre et écrivain français, né à Strasbourg en 1802, mort à Paris en 1884. Son père était président du consistoire israélite de Stras- bourg. Après avoir fait son droit, il demanda et reçut le baptême, entra dans les ordres, fut professeur au petit séminaire, puis vicaire à la cathédrale de sa ville natale. C'est en souvenir de la conversion de son frère Alphonse qu'il fonda (1842) la congrégation de Notre-Dame de Sion, destinée à favoriser les conversions des israélites. Ses prin- cipaux ouvrages sont: Essai sur l'éducation morale (1828); Histoire de saint Bernard et de son siècle (1841), traduite en anglais (1843) et en allemand (1846); la Question juire (1868); Miettes évangéliques (1872); Rayons de vérité (1875); Nouveau manuel des mères chrétiennes (1870). RATISBONNE (Alphonse-Marie), frère du précédent, prêtre et écrivain français, né à Strasbourg en 1812, mort à Jérusalem en 1884. Il se destinait au barreau lorsqu'au cours d'un voyage à Rome (1841), se trouvant, comme il l'a raconté, dans l'église de Saint-André, il eut une vi- sion qui décida de sa conversion au catholicisme. Après son baptême (1842), il se fit admettre au noviciat des jé- suites, qu'il quitta ensuite pour entrer dans la Société des prêtres de Notre-Dame de Sion, fondée par son frère. C'est lui qui établit cette congrégation à Jérusalem, dans un couvent bâti sur l'emplacement de la maison de Pilate. RATISBONNE (Louis-Fortuné-Gustave), littérateur français, neveu des précédents, né à Strasbourg en 1827, mort à Paris en 1900. Après avoir fait de brillantes études au collè- ge Henri-IV, il se donna à la litté- rature et au journalisme. De 1853 à 1876, il collabora aux Débats». Il fut nommé, en 1871, bibliothé- caire de Fontainebleau, puis bi- bliothécaire du Sénat (1875). On doit à Ratisbonne : une traduction en vers du Dante (Enfer, 1854; Purgatoire, 1857; paradis, 1859); Henri Heine, impressions littérai- res (1855): Au printemps de la vie (1857); Héro et Léandre, drame en un acte (1859), un recueil char- mant, et destiné à rester long- temps populaire; la Comédie en- fantine (1860), fables morales; les Figures jeunes, poésies (1865); les Petits Hommes (1868); les Petites Femmes (1871): Albums, sous le pseudonyme de TRIM. Il a publié les oeuvres posthumes d'Alfred de Vigny, dont il fut l'exécuteur testamentaire. V. COMEDIE ENFANTINE. Louis Ratisbonne. RATISSAGE (ti-saj') n. m. Action de ratisser. RATISSE n. f. Volée de coups: Recevoir une BATISSE. RATISSE-CAISSE n. f. invar. Planche avec laquelle le fondeur rassemble le sable de la caisse à mouler.