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Page:Nouveau christianisme, 1832.djvu/322

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16. Mais un peuple si grossier, si inhabile aux idées abstraites, si complètement en état d’enfance, quelle éducation morale pouvait-on lui donner ? Aucune, que celle qui convient à celle de l’enfance : l’éducation par les châtiments, et les récompenses immédiates et matérielles.

17. Ici encore nous voyons l’éducation et la révélation se rencontrer. Dieu ne pouvait donner à son peuple une religion, une loi, sans attacher à l’observation ou à la non observation de cette loi l’espoir ou la crainte du bonheur ou du malheur dans ce monde ; car les regards des Juifs ne s’étendaient pas encore au-delà de cette vie : ils ne savaient rien sur l’immortalité de l’âme, et ne désiraient point de vie future. Leur révéler ces choses lorsque leur raison était encore si fort en arrière, n’eût-ce pas été de la part de Dieu faire la faute d’un pédagogue vaniteux, qui aime mieux excéder les forces de son élève pour en faire parade, que de l’instruire d’une manière solide ?