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Si on examine de prêt les couleurs tittoresques on verra que leur formation ne sera due qu’à des particules fines extremement deliées et dans le plus grand etat de division ; et que ces particules etant divisées dans l’eau adhérent sur une matiére quelconque soit animale soit végétale, et ces particules presenteront une surface plus au moins lumineuse suivant la nature du principe qui les constitue.

On à reconnu dans l’art de colorer cinq principes ou couleurs primitives, et que par le moyen de leur combinaison on pouvoit varier les nuances à l’infini, nous avons dit précedemment que les couleurs primitives etoient, le jaune, le fauve, le rouge, le bleu et le noir.

Si donc avec cinq principes on peut varier toutes les teintes, les sept couleurs apperçues par les phisiciens ne sont donc pas toutes primitives.

Mais enfin, avant que de nous engager plus avant dans le détail des couleurs, considérons plus particulierement que nous n’avons fait, la matiere qui les forme.

La matiere qui forme les couleurs phisiques est une substance naturellement impénetrable, capable de division, de figure, de mouvement de repos, en un mot naturellement etendue, c’est adire naturellement longue, large et profonde et dans la matiére générale se trouve la lumiére.

1°. La lumiere est une substance distinguée de l’organe qui voit et de l’objet qui est vû, puisque c’est le moyen de communication par lequel l’œil atteint les objets séparés de lui et sans lequel il n’à absolument aucune prise sur ces objets.

2. La lumiére est une vraie matiére, un vrai corps puisqu’elle à en partage le mouvement, résultat necessaire d’une masse par une vitesse laquelle ne peut convenir qu’à une vraie matiére.

Les parties elémentaires ou les molécules de la lumiére doivent être d’une tenuité [sic] qui và infiniment audessus de tout ce que peut concevoir notre imagination, quant elle se