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Nous presumons qu’on pourroit rendre solide les couleurs que produisent le roucour et le fustel, mais comme ce sont des recherches à faire et que par les procedés connus les couleurs fausses, on ne devroit point balancer d’en abandonner l’usage, pour s’adonner à celles qui par les mêmes principes, peuvent les remplacer avantageusement, en procurant des couleurs solides.

De toutes les substances colorantes en jaune il n’y à presque que la gaude et le bois jaune qui soient en usage à Paris, et encore le dernier n’est il employé que pour les verds de Saxe.

La gaude quoique, moins solide que le bois jaune, est l’unique de qui on se sert pour colorer en jaune, elle donne un jaune plus vif et plus franc que toutes les autres substances.

La genetrolle est beaucoup en usage dans certains endroits de la Picardie, la Basse Normandie, le Perche, Alencon et le Moine [sic, pour Maine]. La sarrette est employée en Languedoc, le Lionnois et la Provence. On se sert plus volontiers de ces dernieres substances, pour faire des verds que pour des jaunes ; parceque le jaune qu’elles produisent est tirant sur un jaune verdâtre.

Nous ne parlerons pas de ces deux dernieres substances, d’ailleurs il suffira qu’on sache la maniere d’employer la gaude, les autres n’en different que par l’augmentation des substances, c’est à dire que si on employe 3 l[ivres] de gaude pour teindre une livre de laine il faudroit 4 l[ivres] de jarette [sic] ou de génétrolle pour avoir la même couleur qu’auroit produit la gaude .Quant au reste, la préparation antérieure et la maniere d’en faire usage, est absolment une même chose.

Nous nous bornerons ici aux jaunes 1o produit de la gaude. 2o produit du bois jaune. 3o produit du curcuma traité avec l’acide nitreux arsenical jaune qui est d’un grand pour les couleurs claires carnations.