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A UNE BELLE.




Vous de qui l’œil est mon vainqueur,
Belle, qui causâtes l’orage
Qui souffla premier en mon cœur
Les feux de l’amoureuse rage,
Dans l’ardent brasier qui m’outrage,
Vous ne sauriez plus me garder,
Si vous ne me donnez pour gage
Ce que je n’ose demander.

Je ne souhaite le bonheur
D’avoir un empire en partage,
Ni les pompes de cet honneur
A qui le monde fait hommage ;
Toutes les richesses du Tage
Je ne prétends pas posséder,
Et j’estimerais, davantage
Ce que je n’ose demander.

Comment puis-je voir la douceur
Qu’Amour a peinte en ce visage,
Les feux de cet œil ravisseur,
La grâce de ce beau corsage,