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DES FRAGMENS DE NOVALIS.

particulière, abstraction faite de toute espèce de culture. Elle est en opposition avec la science, l’art et la jouissance individuelle.


Elle émane des hommes communs, et anime dans ce monde la grande majorité des êtres bornés.


C’est la lumière qui commence à luire dans les ténèbres.


C’est le germe de toute démocratie, et le premier fait de la popularité.


La mythologie grecque semble créée pour les hommes instruits, et se trouve par là en opposition directe avec le christianisme. Quant au panthéisme, c’est encore un troisième problème.


Les martyrs sont les héros spirituels. Chaque homme a ses années de martyre. Le Christ fut le plus grand des martyrs, et c’est par lui que les souffrances sont devenues saintes.


Prier est en religion ce que penser est en philosophie. Le sentiment religieux porte à la prière comme l’organe pensant à la pensée. La religion a son monde à elle et son élément.


L’Esprit saint est plus que la Bible, c’est lui qui doit nous enseigner le christianisme, et non pas la lettre morte, terrestre et équivoque.


La croyance mystique à ce qui fut : l’ancien, le connu, et la mystique espérance de ce qui sera : le nouveau, l’inconnu, voilà les deux traits caractéristiques de l’humanité actuelle.


Maintenant l’esprit se meut çà et là ; quand donc agira-t-il en masse ? Quand donc l’humanité commencera-t-elle à réfléchir avec ensemble ?