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Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/248

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LES TOC-TOC


Cela dit, il s’agenouille, et Isabella,
À qui, pour éviter un si grand malheur,
Le moment de lever sa jupe
Paraissait éloigné d’une couple de siècles,
Se mit à genoux, elle aussi, et, en même temps,
Dit avec le Prêtre le répons au Saint.

L’oraison finie, d’un zèle menteur
Le Prêtre enflammé commença à prier,
Disant : « Ô Saint Pascal ! si là-haut dans le ciel,
» Vous n’avez pas grand’chose à faire,
» De grâce, tournez les yeux sur nous autres mortels ;
» Mais, je vous en prie, mettez vos lunettes.

» Achevez l’œuvre à laquelle il vous a plu
» Donner avec ce songe un si beau commencement,
» Et dites-nous si nous devons pétrir à nouveau
» L’enfant qui est au pouvoir du diable.
» Si vous le permettez, frappez des coups en nombre impair,
» Et en nombre pair, si vous le désapprouvez. »

À peine le Prêtre avait-il prononcé
De cette prière les dernières paroles,
Que sur le paravent on entendit
Cinq coups terribles et de plus en plus violents ;
La petite Comtesse pâlit et en hâte
S’écria : « Où es-tu ? Viens, Enrichetta ! »

Mais la ruffiane extrêmement adroite
Qui avait frappé les coups, comme si elle eût des ailes aux pieds,
Traverse l’immense salle, à une autre porte
Se montre et dit : — « Avez-vous appelé ?
» Voulez-vous que je vous avance un siège ?
» Et que je porte le chocolat au père Franciscain ? »