Parfois… Mais arrêtons nos gais propos,
Et éteignons le feu qui embrase notre cœur :
Faisons en sorte que notre récit ne scandalise
Le Minos Piémontais et ne lui fasse froncer le sourcil ;
Évitons que le critique pédant
Ne parle de nous avec trop de mépris.
Le prêtre Tommaso, qui le lendemain devait
Donner à la campagne un somptueux dîner,
De Donna Irene plus tôt qu’à l’ordinaire
Se sépara, pour voyager à la fraîche ;
Il sortit, en traversant un corridor,
De ce guêpier, accompagné du servant.
Mais les deux complices à peine avaient fait quelques pas
Qu’ils trouvèrent une lanterne en face d’eux
Et entendirent un : « Qui va là ? » si brutal et si terrible,
Qu’ils faillirent tomber les quatre fers en l’air ;
Aussitôt arrêtés avec une grande violence,
Ils furent traînés devant Monsignor.
— « Ah ! brigand bon à mettre au carcan ! »
S’écria-t-il furieux, « je t’ai donc pincé !
» Tu éprouveras, à ta honte et à ton grand préjudice,
» Le poids de ma vengeance, et qu’elle ne tarde pas !
» Enlevez-moi d’ici ce misérable
» Et enfermez-le dans une horrible prison. »
Tout tremblant, le prêtre répondit : — « Seigneur,
» Je ne suis pas venu ici pour rien faire de mal ;
» J’ai accompagné l’ami Salvadore,
» Qui avait peur de cheminer dans l’obscurité :
» Il s’offre quelques douceurs avec Donna Chiara,
Pour moi, je ne m’entiche pas de nonnains. »