Aller au contenu

Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ELVIRA


˜˜˜˜˜˜˜˜


Dans un très vieux livre que mit au jour
L’imprimerie d’Alde Manuce,
J’ai trouvé une histoire où l’on rencontre
L’enjouement mêlé à la philosophie :
Elle est toute pleine de leçons excellentes,
Pour les épouses, les amantes et les maris.

On peut en tirer cette morale,
Que s’il est mal de faire porter des cornes à un roi,
C’est aussi une sottise de dire non
À une reine qui offre ses charmes,
Et qu’un homme dépourvu de harnais
Ne plaît ni à la femme, ni au mari.

Sur une partie de l’Espagne régnait
Un grand roi, nommé don Alvaro ;
Au lit et sur le trône il avait pour compagne
Une dame d’un visage si gracieux et si beau,
Que jamais nulle part on ne vit sa pareille
Et que tout ce que j’en pourrais dire serait insuffisant.