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VI

Il y a deux ans, lorsque j’écrivais mon essai sur Moïse de Khoren et les généalogies patriarcales, je croyais encore, après une étude sérieuse du problème, pouvoir fixer entre 460 et 480 l’époque de la composition de l’Histoire d’Arménie. C’était à peu près l’opinion traditionnelle. Peu de temps après, je reconnus dans cet ouvrage la traduction littérale d’un passage emprunté à la Vie de S. Silvestre, dont la version grecque date des dernières années du Ve siècle ou des premières du VIe. Il ne me fut donc plus permis, à partir de ce moment, de regarder Moïse de Khoren comme un auteur du Ve siècle. Mais je m’étais trompé en admettant que Moïse avait traduit du grec le passage en question. J’eus bientôt l’occasion de constater qu’il s’était borné à transcrire une version arménienne déjà existante de ce même document. La composition de l’Histoire d’Arménie descendait donc de plein droit de quelques années de plus dans le VIe siècle.

Je ne devais pas m’arrêter là. Cette version arménienne de la Vie de S. Silvestre se trouvait en tête des manuscrits d’une traduction arménienne de l’Histoire ecclésiastique de Socrate, datée elle-même des dernières années du VIIe siècle. Je croyais si peu qu’il fût possible d’abaisser jusqu’à cette date