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FRAGMENTS

La liberté et l’immoralité se tiennent comme l’espace et le temps. De même que l’univers et l’éternité remplissent pour ainsi dire l’espace et le temps, de même la toute puissance et l’omniprésence remplissent ces deux sphères. Dieu est la sphère de la vertu (à la toute-puissance appartient l’omniscience).

L’âme est en rapport avec l’esprit comme le corps avec l’univers. Les deux lignes partent de l’homme et finissent en Dieu. Les deux circumnavigateurs se rencontrent sur des points de leur route qui correspondent. Il faut que tous deux songent au moyen de demeurer ensemble malgré l’éloignement et de faire les deux voyages en commun.

Si Dieu a pu devenir homme, il peut aussi devenir pierre, plante, animal, élément, et peut-être de cette façon y a-t-il une continuelle libération dans la nature.

Ne pourrait-on pas opposer la fermentation à la combustion : flamme positive et négative ?

Ne voit-on, peut-être, chaque corps que dans la mesure où il se voit lui-même et où soi-même l’on se voit ?