étaient prêts à se précipiter sur eux. Seule la désunion intestine des forces de la Nature a conservé les hommes jusqu’ici, mais le grand jour ne peut tarder de venir, où tous les hommes, dans une immense résolution générale, s’arracheront à cette situation misérable, s’évaderont de cette prison terrible, et par une renonciation volontaire à leur séjour terrestre, libéreront à jamais leur race de la douleur et chercheront refuge en un monde meilleur, auprès de leurs ancêtres. C’est ainsi qu’ils finiront dignes d’eux-mêmes, qu’ils préviendront leur anéantissement fatal et violent et qu’ils éviteront de descendre au rang des animaux par les ravages graduels de la folie dans les organes de la pensée. Les relations avec les forces de la nature, les animaux, les plantes, les pierres, les tempêtes et les vagues, doivent nécessairement assimiler les hommes à ces objets ; et cette assimilation, cette transformation et cette résolution de l’humain et du divin en forces ingouvernables est l’esprit même de la Nature, l’épouvantable dévoratrice. Tout ce que nous voyons n’est-il déjà pas un larcin fait au ciel, les ruines immenses des gloires de jadis et les restes d’un abominable repas ?
Soit ! disent d’autres, plus courageux. Que notre race fasse une longue et ingénieuse guerre destructive à ces forces de la Nature. Il faut que par des poisons lents nous tâchions de les vaincre. Que le savant soit un noble héros qui se précipite dans le gouffre pour sauver ses semblables. Déjà les artistes lui ont porté plus d’un