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pour la violence. Aucun individu, ayant assisté à ce moment, ne nous en a laissé le moindre témoignage d’aucun genre. Ratzenhofer, sans avoir donc la moindre preuve positive, conclut, par des raisonnements de son esprit, que les choses se sont passées comme il les décrit. Ratzenhofer fait donc une œuvre de pure imagination. Voilà pourquoi je donne à toutes ces descriptions rétrospectives de la condition primordiale du genre humain le nom de romans anthropologiques. Ce sont de purs romans dans toute l’acception du terme, puisqu’ils ne sont basés sur aucun fait. On le sait, il ne nous est rien parvenu, pas le moindre document, sur l’organisation du genre humain il y a deux cent mille ou trois cent mille ans. De ces temps si reculés, il nous reste quelques ossements, peu nombreux, des instruments de silex et plus rien, absolument rien. Les raisonnements de Ratzenhofer et de tous les darwiniens reposent donc uniquement sur des déductions de leur esprit. Ces déductions ne peuvent donc être examinées qu’au point de vue de la logique et elles ne peuvent être réfutées que de la même manière. Il faut voir si Ratzenhofer raisonne d’une façon conséquente ou inconséquente. Il n’y a que cela à faire. Si nous avions des documents certains sur l’époque primitive, on pourrait combattre Ratzenhofer en opposant les faits réels à ses déductions imaginaires. Mais, je le répète, n’ayant pas plus de faits qu’il n’en possède lui-même, nous ne pouvons le combattre qu’au point de vue de la logique.

Dès qu’on se place sur ce terrain, on voit que les théories de Ratzenhofer ne soutiennent pas la critique. Dans le passage que je viens de citer, il y a certainement plus d’erreurs que de mots.

En premier lieu, cette phrase : « les produits alimentaires se faisant plus rares par suite de l’accroissement de la population », est une pure contradiction. La population ne peut pas augmenter si les hommes n’ont pas de quoi se nourrir ; car, s’ils n’ont pas de quoi se nourrir, ils meu-