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CHAPITRE VI
LA LUTTE CONFONDUE AVEC LA MORT TOTALE DES SEMBLABLES


I

Avec leur simplicisme habituel et leurs observations superficielles, les darwiniens ne reconnaissent qu’un seul procédé de lutte : celui qui a pour résultat la mort totale du vaincu. Les faits sont infiniment plus complexes dans la nature. On y distingue les procédés de lutte les plus divers, mais qui peuvent être partagés d’abord en deux catégories principales : celles qui aboutissent à la mort totale du vaincu, et celles qui aboutissent à sa mort partielle. J’expliquerai plus loin ce que j’entends par ce dernier terme. Dans la catégorie des luttes aboutissant à la mort totale, on distingue, de nouveau, deux grandes subdivisions : l’absorption et l’élimination.

L’absorption est le procédé le plus rapide. Il est pratiqué le plus souvent dans le règne animal. Il consiste à tuer un être pour le manger, pour l’absorber. Le procédé de l’élimination est pratiqué le plus souvent par les plantes. Il consiste à accaparer les substances alimentaires de façon à forcer le rival à mourir de faim. On voit constamment des arbres qui luttent par le procédé de l’élimination au point de vue de la lumière. Le plus puissant empiète sur le périmètre du plus faible, lui enlève le soleil, ce qui produit l’atrophie d’abord de certaines branches, puis, à la longue, de la plante tout entière. Le procédé de l’élimina-