Page:Nuitter, Les Bavards.djvu/6

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Ils reviennent ! jour de malheur.

(Il se cache derrière un pilier.)
Les créanciers, revenant.

Cherchons bien !
Courons, courons vite !
Tous à sa poursuite,
Ne négligeons rien…
De quel côté s’est-il enfui ?
C’est par là ! Non ! c’est par ici !

REPRISE.

Cherchons bien ! etc.

(Ils sortent vivement.)



Scène II.

ROLAND.

Ils s’en vont ! ce n’est pas malheureux. (Allant à droite.) Voici le balcon de la beauté que j’adore ! Inès !… Inès !… Elle ne paraît pas… Sans doute son oncle est là ! Au moins, si pour prendre patience, je pouvais me régaler de quelque repas dans cette hôtellerie, comme au temps où l’on m’y faisait crédit. Par la cape de mes ancêtres, il serait plaisant, pendant que l’aubergiste est à ma poursuite, d’attendrir sa servante, la vieille Séraphine. (Allant à gauche.) Séraphine ! charmante et jeune Séraphine ! Elle ne répond pas, elle m’aura reconnu ! (Allant à droite.) Inès ! Inésille. (Allant à gauche.) Séraphine ! Séraphinette !… Rien d’un côté ni de l’autre, ça ne peut pas durer comme ça !

I

Sans aimer, ah ! peut-on vivre ?…
Peut-on vivre sans manger ?…
Un cruel destin me livre
À ce terrible danger !
Ah ! vraiment, c’est grand dommage,
Je ne sais dans mon malheur,
Si je souffre davantage