Page:Nuitter, Tréfeu - Jeanne qui pleure et Jean qui rit.pdf/9

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NICOLAS.

Non p’pa…

CABOCHON.

N’y a point d’mal alors. Tout d’même l’mobilier ne m’parait point en bon état… Causons debout.

NICOLAS.

P’pa tout ça c’est des avertissements. Si vous vouliez m’en croire, j’nous en r’tournerions chez nous…

CABOCHON.

Jamais ! j’tai amené ici pour te marier à la meunière, tu l’épouseras !

(Jeanne paraît sur le seuil de la porte de sa chambre)

NICOLAS.

Pour vous obéir, p’pa…

CABOCHON.

Allons donc ! t’es point à plaindre. On dit qu’cest un joli brin de fille.

NICOLAS.

Pourvu qu’elle soit gaie ! au moins ! oh ! la gaité, j’naime que ça…


Scène IV

Les Mêmes, JEANNE.
JEANNE, à part.

Ah ! il te faut de la gaité à toi !…

(Elle va sans bruit jusqu’à la porte du fond et disparaît un moment.)

NICOLAS.

Ah ! c’est Tapotte qu’est gaie… papa ! Oh ! est-il-t-elle gaie ! l’est-il-t-elle !

CABOCHON.

J’tai déjà défendu d’jamais m’parler de c’te fille-là !… (On entend pleurer au fond.) Attends… v’là queuqu’un… tâche de te tenir, et sois aimable…

NICOLAS.

Oui p’pa !

JEANNE, paraissant.
––––––––––Ah ! quel malheur !
––––––––––Ah ! quell’ douleur !
––––––Ça vient d’ marriver tout à l’heure !…