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STEPHANESKA.

Pardon ! Où est le grand khan ?

BALABRELOCK.

Il vient de partir.

STEPHANESKA.

Sapristicof ! Il est écrit que je ne le rattraperai jamais ! où est-il ? parlez vivement. Je suis pressée !

KASNOISEFF.

Madame, les affaires de l’État ne vous regardent pas !

STEPHANESKA.

À qui croyez-vous donc parler ? me prendriez-vous pour une femme légère ? Vous vous tromperiez étrangement, messeigneurs ! Je suis l’épouse du grand khan… sa kakane chérie !

BALABRELOCK.

Ah ! vous êtes la grande khane ?

KASNOISEFF.

Imaginez-vous que nous étions à table, nous venions de finir le rôti : le sel de la conservation remplaçait l’autre ; nous batifolions légèrement. Tout à coup le khan reçoit une dépêche télégraphique. Il dépose sa coupe et un baiser sur mon front virginal ! Il fiche son camp en me disant : Je reviens ! Il n’est jamais revenu ! Depuis je le poursuis, mais sitôt que j’arrive quelque part il a décampé ! il est évident qu’il fuit.

BALABRELOCK.

Il se sera cogné quelque part ! il est si vif ! Mais nous aussi nous sommes pressés, il faut que nous allions au devant d’un ours que votre ostrogoth de mari vient de nous donner pour hospodar.

STEPHANESKA.

Fantasque idée ! son grand ours blanc ! je le connais !… Ah ! vous aurez de l’agrément avec lui ! Il m’a déjà mangé deux bonnes d’enfants.

KASNOISEFF.

Avant le mariage !…

STEPHANESKA.

Vous n’avez qu’à bien vous tenir ! Allez au devant de votre ourspodar, moi, je cours après mon tartare de mari ! Bonne chance.