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Scène IV

Les Mêmes, PAOLA.

Paola parait sur l’estrade en femme sauvage tenant à la main des poids de quarante.

PAOLA.

Ah ça ! qu’est-ce que vous faites donc, vous autres, et pourquoi m’a-t-on plantée là au milieu de mes exercices ?

CABRIOLO.

Nous esquissions une conférence sur le détachement des biens de ce monde.

PAOLA, posant avec effort les poids à terre.

Allons donc ! contentez-vous de détacher les habits et ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas ! – Oh ! vivre de ses rentes, ne rien faire et ne manquer de rien, voilà ce que j’ai toujours rêvé.

CABRIOLO.

Les rêves ne sont utiles qu’à ceux qui en donnent l’explication moyennant cinq francs.

PAOLA.

C’est possible ! mais je me sens des instincts aristocratiques. J’ai le cœur haut placé.

CABRIOLO.

Moi aussi !… En fait de placement je n’en ai même pas d’autre.

PAOLA.

Vous savez bien qu’un mystère plane sur ma naissance. Je ne suis pas la première venue. Oh je dois être la fille de quelque grand seigneur des environs de Périgueux.

CABRIOLO.

Pourquoi ça ?

PAOLA.

Parce que j’adore les truffes. Oui… je suis l’enfant d’un prince pour le moins !

CABRIOLO.

Bon ! la voilà qui reprend sa marotte !

RÉGINA.

Toujours la même histoire ! des princes !… des princes… vous ne pensez qu’à ça !…

PAOLA.

Eh bien ! qu’est-ce qu’il y aurait d’étonnant ; ces choses-