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II
–––––––Qu’il se montre donc le crétin
–––––––Qui blague ma houssine,
–––––––Qui prétend que j’ai l’air hautain,
–––––––Alors que je badine ;
–––––––Et ces gazetiers corrompus
–––––––Qui, raillant mon organe,
–––––––Écrivent qu’à bâtons rompus
–––––––Je parle à coups de canne (bis).
––––––––––Aux Canaries,
––––––––––Au Canada, etc.
SPARADRAP.

Vous êtes bien connu, prince ; une nature de fer et de feu.

LE PRINCE.

Tu l’as dit ! C’est même ce qui me fait me méfier de mon fils. Mon fils. Tout mon portrait ! La grâce ! le charme !… le parfum !…

SPARADRAP.

Ah ! rien qu’à le voir on devine d’où il est sorti. C’est une perle !

LE PRINCE.

D’où il est sorti ? Une perle !… Suis-je donc une huître !…

SPARADRAP.

Jamais, prince !…

LE PRINCE.

Assez !… mais revenons à mon fils ! Ah ! avec cet enfant l’énergie de mon caractère se détend ! Il fait de moi tout ce qu’il veut !…

SPARADRAP.

Oui ! Et quand vous n’êtes pas content de lui, vous lui cassez votre canne ! sur mon dos.

LE PRINCE.

Eh bien ! c’est la théorie de la responsabilité : je te traite comme un ministre.

SPARADRAP.

Vous êtes bien bon !

LE PRINCE.

Je le sais ! Je te disais donc que depuis quelque temps la conduite de mon fils m’inquiète ; et l’escapade d’aujourd’hui n’est pas faite pour me rassurer. Brunes, blondes et rousses ! quand je pense à toutes les folies de ma jeunesse, je ne puis m’empêcher de me dire que si mon fils me ressemble j’aurai bien de la peine à lui faire faire le mariage que je projette !