Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/84

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RÉGINA.

Oh ! que je t’aime ! — Mais c’est pas tout ça ! Il faut prendre un parti.

TRÉMOLINI.

Lequel ?

RÉGINA.

Il le demande ! oh ! si j’étais homme.

TRÉMOLINI.

Qu’est-ce que tu ferais ? dis ! dis ! dis !…

RÉGINA.

Tu veux que je dise ?…

TRÉMOLINI.

Oui !

RÉGINA.

Eh ! bien… je crois que je m’enlèverais !

TRÉMOLINI.

Un enlèvement ! — Fichtre ! mais la maréchaussée !… si l’on nous attrape !

RÉGINA.

Ah ! tu raissonnes ! tu ne m’aimes pas ! si tu m’aimais… tu ne raisonnerais pas !… tu ferais n’importe quoi, même des bêtises… voilà ce que c’est que l’amour ! — Il a peur d’être attrapé et avant le mariage ! ah ! mon Dieu ! vous voyez bien qu’il ne m’aime pas !

TRÉMOLINI.

Elle doute de moi ! Seigneur ! elle doute de moi ! Je t’aime, je t’aime !…

DUO.
TRÉMOLINI.
––––––Moment fatal, hélas ! que faire ?
RÉGINA.
––––––La nuit nous prête son mystère.
TRÉMOLINI.
––––––––––Je n’ose pas.
RÉGINA.
––––––––––Guide mes pas.
TRÉMOLINI.
––––––––––Quel embarras.
RÉGINA.
––––––––––Il n’ose pas.
TRÉMOLINI.
––––––––––Je n’ose pas.