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Page:O'Followell - Le corset, 1905.djvu/123

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devait jamais se montrer la gorge découverte. — « Mais, maman, avec quoi voulez-vous donc que je me pare ? »

Cette anecdote a été souvent versifiée :

Agnès, d’un œil content, voyait déjà paraître
Ses jeunes et tendres appas;
Quinze printemps l’avaient vu croître
Et son cœur soupirait pour le jeune Lucas.
Un jour à sa maman austère,
Agnès parut le sein à demi-nu.
Pourquoi n’avoir point de fichu?
Lui dit-elle d’un ton sévère.
Agnès répond en soupirant tout bas,
De beaux habits pour moi vous êtes trop avare,
Et si je cache mes appas,
Avec quoi voulez-vous que je me pare ?
Fig. 99. — Le lacet.

Cette période nous a laissé mieux que cette réponse topique, elle a doté le corset d’un mode de laçage que les corsetières ont conservé depuis ; je veux parler du laçage à la paresseuse.

Jusque-là pour retirer le corset, il fallait d’abord le délacer complètement et la femme ne pouvait s’habiller qu’avec l’aide d’une autre personne, tandis qu’avec ce nouveau mode de laçage la féminité, sauf lorsqu'elle veut se serrer plus que de raison, n’a pas besoin d’aide pour placer comme pour enlever son corset. Toutefois cependant, avant les buses ouverts imaginés par Nollet, le corset à la minute pouvait se délacer instantanément en tirant par en bas une de ses baleines latérales de la laçure. Vers 1877, les Brésiliennes portaient un corset à roulettes sur lesquels le lacet glissait aussitôt dénoué et qui s’ouvrait aussi rapidement (Bouvier et Pierre Bouland in Dict. Dechambre).