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colonne vertébrale ; en effet, le thorax comprimé diminue tous ses diamètres, la loge splénique est rétrécie, l’organe qu’elle contient est déplacé, mais, arrêté en dedans par le rein, il se porte forcément en dehors.

Dans certains cas, n’ayant pas enlevé nous-même la rate de la cavité abdominale, nous n’avons pas eu de renseignements exacts sur sa situation ; nous regrettons surtout de n’avoir pas vu la rate en place dans le cas où le rein gauche était le siège d’une hydronéphrose, car cette dernière a sûrement contribué aux déformations de la rate, qui, dans ce cas exceptionnel, était celui de tous les viscères qui portaient les traces de compression les plus apparentes.

Les divers types de rate déformée correspondent assez bien aux diverses variétés de constriction. Ces variétés, établies par Hayem, se combinent souvent entre elles. La constriction hépatique provoque une compression de l’extrémité supérieure de la rate : c’est le type 2. La constriction sous-hépatique seule ou combinée à la précédente amène la production des types 1 et 3.

Le type 1 n’est pas un effet exceptionnel de la compression particulière à la rate. M. Charpy a trouvé plusieurs fois des déformations analogues sur des estomacs qui présentaient presque en entier la forme d’un boudin vertical.

Dans le type 2, comme dans le précédent, nous trouvons le tassement d’une portion de l’organe qui paraît atrophiée.

Dans le type 3, c’est une rate hypertrophiée par une tuberculose pulmonaire à évolution lente, qui est venue s’offrir à la compression du thorax, compression par le corset chez une jeune fille de mœurs légères, qui a continué sa vie et sa mise élégante jusqu’à la période ultime de son affection. Cette grosse rate, obligée de loger sous une cage étroite, n’a pu augmenter ses dimensions que dans le sens de la longueur ; le grand axe était ici très nettement vertical, aussi les sillons marqués par les côtes y sont-ils profonds et très nombreux. Cruveilhier, dans une note de son Anatomie, avait déjà signalé la possibilité de l’empreinte des côtes sur une rate augmentée de volume.

Il n’est pas rare d’observer, à l’autopsie, un sillon transversal, unique, étroit, plus ou moins profond, qui isole du reste de l’organe l’extrémité supérieure de la rate. Les auteurs n’en font pas mention, bien que quelques-uns, comme Luschka, l’aient figuré. Nous nous de-