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Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/116

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péritoine étant incapable, en tant que séreuse, de maintenir un organe pesant comme le rein. Enfin, la capsule adipeuse apparaît bien sur le cadavre comme remplie d’une graisse consistante qui peut faire illusion ; mais la, chirurgie montre, dans toutes les interventions sur le rein, que cette graisse, sur le vivant, est d’une fluidité désespérante pour l’opérateur et que, loin d’immobiliser l’organe, elle facilite ses mouvements de glissement de haut en bas pendant les mouvements respiratoires et ses changements de volume résultant des pulsations artérielles.

M. Legueu a décrit des tractus fibreux qui, de la capsule fibreuse, s’insèrent sur l’organe même ; ces tractus fibreux sont irréguliers quant à leur nombre et leurs points d’insertion sont essentiellement variables ; au reste, Volkove et Delitzine, qui ont étudié ces ligaments pour s’assurer de leur action, les ont sectionnés dans l’espace compris entre leurs points d’insertion, en respectant les supports et les organes voisins, ils ont constaté que le rein s’affaissait sur lui-même, que sa partie supérieure se repliait sur la partie inférieure, mais que l’organe, somme-toute, restait immobile.

Il n’y aurait donc, à proprement parler, aucun ligament effectif de suspension du rein, ni de tractus fibreux qui retiennent énergiquement l’organe en place, et le rein ne tomberait pas dans les fosses iliaques, toutes grandes ouvertes pour le recevoir, parce qu’il est mécaniquement maintenu en place par la tension abdominale. On sait, en effet, que les muscles de la paroi abdominale : transverse et oblique, constituent, à l’état normal, une sangle énergique, qui exerce sur l’abdomen une pression suffisante pour s’opposer à la ptôse viscérale ; cette pression peut être constatée par des procédés physiques ; les expériences de Schmert qui consistaient en l’introduction dans le duodénum par l’estomac ; dans le rectum et dans la vessie d’ampoules manométriques, démontrent que la pression due à la tonicité musculaire équilibre et dépasse la pression atmosphérique.

On conçoit donc que les muscles, constituant une sangle, et que la masse intestinale enveloppée du péritoine constituant une pelote constamment appliquée sur le rein, maintiennent l’organe en place.

Les conséquences de l’altération de la sangle musculaire, de quelque nature que soient ces altérations, se feront immédiatement sentir sur le rein ; il en sera de même de certaines affections de l’intestin, la chute de celui-ci, par exemple, entraînant l’abaissement du coussin