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Il nous serait facile de multiplier ces citations, car le nombre est grand de ceux qui ont fulminé contre le corset : je citerai Bonnaud, Bonsergent, Hourman, Decham-bre, Layer, Mongery, Romand, Corbin, Vaysette, Garny, Glenard, Ziemssen, Meynert, Fauquez, Roth, Chapotot, Boas, Ewald, Rosenheim, Mmes Gaches-Sarraute, Tylicka, etc., etc ; j’en passe et des plus hostiles.

Récemment, un fabricant de corsets, critiquant tous les modèles actuels — sauf le sien qu’il recommande en fin d’article — écrivait : a Le corset rend Les chairs molles, entraîne la flaccidité musculaire, fait naître des gargouillements et des borborygmes qui sont comme les protestations vivantes (!) de l’abdomen contre la compression viscérale ; le cri poignant d’organes révoltés contre le cruel élan (?) de la femme contemporaine. L’abaissement de la matrice, le développement imparfait des enfants, les pertes blanches ou rouges, les mauvaises digestions, la constipation, les maux d’estomac, les migraines atroces, la pâle neurasthénie avec son triste cortège… résultent fréquemment de l’abus du corset ordinaire et de sa constriction exagérée. »

Tableau effrayant déjà, mais que son auteur aurait pu assombrir encore s’il avait lu cette page de Bouvier qui ne s’applique, il est vrai, qu’au port de mauvais corsets : excoriations au voisinage des aisselles, gêne de la circulation veineuse des membres supérieurs, accidents résultant de la compression du plexus brachial, aplatissement, froissement des seins et maladies diverses des ganglions lymphatiques ou des glandes mammaires, affaissement, déformations ou excoriations des mamelons, difficulté extrême de certains mouvements, affaiblissement et atrophie des muscles comprimés ou inactifs, abaissement et rapprochement permanent des côtes inférieures, rétrécissement de la base du thorax, réduction des cavités de la poitrine et de l’abdomen, refoulement du diaphragme, compression des poumons, du cœur, de l’estomac, du foie et des autres viscères abdominaux, surtout après les repas, d’où la gêne plus ou moins grande de la respiration et de la parole, aggravation des moindres affections pulmonaires, disposition à l’hémoptysie, palpitations de cœur, syncopes, difficulté du retour du sang veineux au cœur, embarras d’ans la circulation de la tête et du cou, congestion fréquente aux parties supérieures, efforts musculaires difficiles ou dangereux, lésions des fonctions digestives, gastralgie, nausées, vomissements, lenteur et interruption facile du cours des matières dans l’intestin