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rer des conclusions impartiales que j’appuierai alors mais alors seulement, de l’opinion dey auteurs qui tolèrent ou qui recommandent le corset.

Les recherches nécessitées par la rédaction de la partie historique de mon ouvrage Le Corset, ont constitué une lourde tâche, je ne me dissimule pas que cette partie médicale et physiologique sera plus difficile encore, mais l’attrait du sujet fera paraître le labeur léger.

S’il est indispensable, pour mener à bien ce travail, de procéder avec une grande méthode et de diviser son étude avec soin, il est non moins indispensable pour juger avec exactitude la valeur des faits, des observations, des raisonnements, de connaître anatomiquement les régions du corps étudiées, et de les connaître non pas superficiellement, non pas minutieusement, mais de les connaître d’une façon à la fois très simple et très précise.

« Le corset est la seule pièce du vêtement féminin qui ait une influence sur la position des viscères, sur leur fonctionnement, et par suite sur la santé.

Ceux qui le confectionnent devraient avoir des notions exactes d’anatomie et de physiologie qui leur font toujours défaut ; les corsetières, recrutées généralement parmi des ouvrières sans instruction spéciale, ne suivent et ne connaissent d’autres lois que celles de la mode… et si l’on découvre dans un corset bien étudié d’un type nouveau, des qualités qui lui assurent un succès avantageux, on s’ingéniera & le copier plus ou moins adroitement, mais sans chercher à se rendre compte des mobiles qui ont guidé l’inventeur, de telle sorte que les indications données sont maladroitement suivies et que les résultats obtenus ainsi par à peu près sont plutôt nuisibles qu’utiles.

Qu’on ne s’y trompe pas ; pour qu’un corset devienne un vêtement inoffensif, il faut qu’il soit extrêmement bien adapté, qu’il ne gêne aucun de nos organes, aucun de nos mouvements ; c’est en cela que réside la grande difficulté de son application, et c’est ce qui nécessite les connaissances spéciales dont j’ai parlé plus haut. »

Il est impossible, actuellement, d’exiger des corsetières des diplômes ou des licences officielles ; cependant lorsqu’on sait le mal qu’elles ont fait et qu’elles peuvent faire aux femmes, on en arrive à souhaiter que, à la technique de leur art, à leur adresse professionnelle, elles s’efforcent d’ajouter ces connaissances élémentaires de splanchnologie (splanchnologie ou description des viscères), dont