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Muakidja la jeune javanaise de la fig. 120 a le dos exactement conformé de cette manière ; on peut être sûr que le corset n’a jamais exercé ici la moindre influence.

Sans doute le corset déforme moins sensiblement et surtout moins vue le dos que la poitrine ou le ventre, mais il exerce une influence funeste dont l’effet se fait lentement sentir et qui est particulièrement nuisible au développement du muscle grand-dorsal.

On en a un témoignage dans les maux de reins dont se plaignent les femmes habituées à porter le corset quand elles sont momentanément obligées de s’en passer. On reconnaît extérieurement l’influence du corset au développement plus faible des flancs et à l’aplatissement du sillon médian du dos ; plus tard tout entier le dos devient plat, le relief ides muscles s’efface complètement, les omoplates s’écartent et les reins se creusent.

La peau n’adhère pas seulement aux reins mais encore sur toute la longueur de la colonne vertébrale aux apophyses épineuses, de sorte qu’ici encore il peut exceptionnellement se former des fossettes plus profondes. Plus cette adhérence de la peau est égale sur tous les points plus le sillon médian du dos se dessine nettement ; celui-ci dépend donc d’abord de l’adhérence régulière de la peau, puis du développement puissant des muscles, enfin de la convexité normale du thorax.

La fig. 119 montre un dos très beau d’une manière générale ; le sillon médian est remarquablement bien dessiné, les fossettes lombaires sont belles et nettement apparentes.

C’est en raison de ces considérations que les mères devront non seulement choisir avec une minutieuse attention le corset de leurs filles, mais devront encore en surveiller l’emploi judicieux et vérifier souvent si cette pièce du vêtement n’est pas trop serrée. Elles-mêmes devront donner l’exemple, ne pas trop se serrer et ne plus avoir de tendance à croire qu’une taille filiforme est le trait le plus achevé de la beauté féminine. Prêchant d’exemple elles auront l’autorité suffisante pour enseigner à leurs filles qu’elles auraient tort de mettre leur orgueil dans une taille aussi fine que possible. (Dr Butin).

« Quand la jeune fille approche de la puberté, elle devient la victime du corset surtout si la malheureuse n’a pas ce que l’on est convenu d’appeler : une jolie taille.

Plus tôt l’on commence à porter le corset, plus ses effets sont nuisibles, plus il constitue un obstacle à l’entier développement des formes.